Procès de Donat Lizotte : les déclarations de la victime non admissibles

Par Emy-Jane Déry 22 juin 2017
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Donat Lizotte

Les déclarations de la présumée victime du chauffeur de taxi Donat Lizotte ne pourront être admises en preuve. Comme celle qui a affirmé avoir été agressée sexuellement par l’homme s’est depuis enlevé la vie, l’impossibilité de mener un contre-interrogatoire causerait un tort important au droit à une défense «pleine et entière» de l’accusé, a conclu le juge.

Donat Lizotte, 73 ans,  fait face à une accusation d’agression sexuelle envers une cliente qui était à l’époque âgée de 17 ans. L’homme aurait fait monter l’adolescente dans son véhicule, avant de la conduire dans un secteur isolé de la ville pour l’agresser à bord du taxi.

Le Tribunal devait déterminer si les quatre déclarations faites par la victime aux policiers sur les présumés évènements allaient pouvoir être utilisées par la Couronne à titre de preuve dans le procès.

Dans son jugement rendu jeudi, le juge Michel Parent indique que «l’impossibilité de contre-interroger la plaignante limite irrémédiablement la capacité de l’accusé de vérifier la preuve et, partant, la capacité du juge des faits d’en déterminer correctement la valeur».

L’admission des déclarations «engendrerait un procès inéquitable», a-t-il conclu.

Seules les séquences relatives à la parade photographique d’identification pourront être utilisées.

«Je suis très content», a simplement déclaré Donat Lizotte à sa sortie du palais de justice.

Son avocat, Me Michel Savard s’est dit aussi «très heureux» de la décision rendue et «confiant» pour la suite des procédures.

«C’est une question de droit. Le juge a analysé toutes les circonstances et on vit dans un pays où la présomption d’innocence veut dire quelque chose», a dit Me Savard.

Pas la fin

De son côté, la procureure de la Couronne a souligné que la décision ne mettait pas fin au dossier.

«Ça ne clôt pas nécessairement le débat, il y a d’autres avenues que nous voulons explorer, c’est certain», a dit Me Mélissa Hogan.

D’ailleurs, la poursuite pourra compléter sa preuve le 23 août prochain, date fixée pour la suite des procédures dans le dossier. Jusqu’ici, le GPS du taxi a permis de mettre en preuve que la voiture s’est rendue dans le parc industriel de Sept-Îles pour un arrêt de «4 à 6 minutes». La présence de l’ADN de l’accusé dans la trousse médico-légale de la plaignante a aussi été confirmée par un biologiste du Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale.

 

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