Coût de la vie: Plus cher à Sept-Îles qu’ailleurs au Québec

Par Fanny Lévesque 28 avril 2017
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Sans grande surprise, c’est à Sept-Îles que le coût de la vie est plus élevé parmi les sept villes à l’étude de l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS), qui publie depuis trois ans son indice du «salaire viable». C’est au chapitre des frais pour se nourrir, entre autres, que les Septiliens payent plus cher que dans les grands centres.

Pour une famille de quatre, il est estimé qu’il en coûte 11 527$ par année pour se nourrir. C’est 1 665$ de plus qu’à Québec (9 862$) et 1 464$ qu’à Montréal (10 063$). Une différence qui s’explique «essentiellement par la distance», présume le chercheur à l’IRIS, Philippe Hurteau. «Les réseaux de distribution sont très centralisés, ce qui fait qu’une ville comme Sept-Îles est assez désavantagée», dit-il.

Les citoyens de la région sont aussi perdants en ce qui a trait aux coûts de transport qui se chiffrent à 11 577$ annuellement tandis qu’ils atteignent 6 171$ à Québec. Le montant tourne néanmoins au même du côté du Saguenay. L’absence de transport en commun à Sept-Îles n’est pas étrangère à ces résultats parce que les ménages n’ont souvent d’autres choix que de posséder deux véhicules.

Un «panier de dépenses» semblable
L’IRIS a établi un «panier de dépenses» dont le coût de chaque composante a été évalué dans les villes de Montréal, Québec, Saguenay, Sept-Îles, Gatineau et Sherbrooke. À partir des données recueillies, l’Institut a été à même de déterminer combien un ménage doit gagner «en revenu net» pour «non seulement couvrir ses besoins de base, mais se doter d’une marge de manœuvre pour sortir de la pauvreté».

Ainsi, à Sept-Îles, un ménage de quatre personnes doit percevoir un salaire annuel net de 56 634$, c’est le résultat le plus élevé des villes à l’étude. À titre comparatif, le même panier de services coûte 52 745$ par année à Montréal et 52 060$ à Québec. À Sept-Îles, c’est donc dire qu’un couple qui a deux enfants doit occuper des emplois qui rapportent 14,23$ de l’heure, c’est près de 3$ de plus que le salaire minimum.

«Un déficit»
Dans l’ensemble des villes étudiées, le salaire nécessaire pour payer «le coût pour vivre une année» tourne autour de 13,15$ de l’heure. Lundi, le salaire minimum passera de 10,75$ à 11,25$. Les résultats de l’IRIS permettent de mettre en lumière qu’il «existe un déficit» entre le «salaire vivable» identifié par les chercheurs et le salaire minimal offert aux travailleurs québécois.

«On est encore assez loin du compte», déplore M. Hurteau. Une personne vivant seule ou un parent monoparental sont d’ailleurs plus vulnérables à «cet écart». «Une hausse importante du salaire minimum nous semblerait être un premier pas dans la bonne direction pour inclure économiquement des personnes qui sont actuellement exclues et laissées pour compte», conclut l’IRIS dans son rapport.

Le rapport de l’IRIS sur le salaire viable publié mercredi est disponible sur le site de l’Institut.

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