Bois d’œuvre : La région dénonce l’attitude américaine

Par Éditions Nordiques 25 avril 2017
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(LE MANIC) Produits forestiers Résolu (PFR) dénonce «la taxe injuste» d’environ 20 % imposée par le Département américain du commerce sur le bois d’œuvre en provenance du Canada. L’entreprise y voit un geste «qui vise encore à fragiliser l’industrie forestière canadienne». Les maires de Baie-Comeau et Port-Cartier, où se trouve la scierie Arbec, pensent la même chose.

Par Steeve Paradis 

Pour Karl Blackburn, c’est un peu le jour de la marmotte. Il a l’impression d’avoir déjà joué dans ce film et en conséquence, l’issue est plus que prévisible.

«Depuis les 30 dernières années, à chaque fois que le Canada a eu l’occasion de se confronter au système américain devant les instances internationales du commerce, on a toujours eu gain de cause», a lancé le directeur principal, Affaires publiques et gouvernementales de l’entreprise au Canada. «Mais malgré tout ça, ils (les États-Unis) ont toujours voulu faire plier les genoux de l’industrie canadienne».

Le porte-parole fait aussi valoir que les perdants d’une éventuelle crise du bois d’œuvre, ce seront les citoyens des communautés qui vivent de la forêt, pas les résidents des grands centres. M. Blackburn ne se fait pas alarmiste à court terme, mais souligne tout de même qu’une baisse substantielle des commandes pourrait évidemment avoir des impacts négatifs. Comme le reste de l’industrie, il dit « attendre un signal fort » du gouvernement fédéral, entre autres par des garanties de prêts aux entreprises les plus en difficulté.

Une «attaque frontale»

Le maire de Baie-Comeau, Claude Martel et la mairesse de Port-Cartier, Violaine Doyle, parlent d’une «attaque frontale contre les régions forestières et l’ensemble de l’économie québécoise».

«Cette approche protectionniste pénalisera non seulement les grands consommateurs américains de bois d’œuvre, mais surtout l’ensemble des communautés forestières de ce côté-ci de la frontière, dont particulièrement Port-Cartier, sur la Côte-Nord», a fait valoir Mme Doyle dans un communiqué, publié mardi.

Les maires Martel et Doyle réclament également qu’Ottawa aille au front pour défendre les intérêts canadiens. «Il est impératif que M. (Justin) Trudeau fasse entendre raison à son homologue américain et annonce des mesures pour atténuer les impacts de ces droits compensatoires pour les familles de Port-Cartier et des quelque 220 autres municipalités » qui dépendent du secteur forestier», a ajouté la mairesse.  Avec Fanny Lévesque

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