«Solidarité commerciale»: La Chambre de commerce veut parler aux 25-34 ans

Par Fanny Lévesque 11 avril 2017
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Katie Roy de Au petit chaperon rouge et Guillaume De Champlain de Michaud Volkswagen entourent le directeur général de la Chambre de commerce de Sept-Îles, Paul Lavoie.

À l’ère du commerce en ligne, la Chambre de commerce de Sept-Îles lance une vaste campagne de «solidarité commerciale» sur trois ans. L’initiative «Parlez-nous» a dans la lorgnette les 25-34 ans, une clientèle plus susceptible aux achats sur Internet. La campagne se déclinera d’ailleurs exclusivement sur les réseaux sociaux.

La Chambre de commerce change de stratégie pour convaincre les Septiliens d’acheter local et délaisse «les campagnes de culpabilisation». «On ne veut pas arrêter le commerce en ligne, mais on veut savoir comment rectifier le tir», a expliqué le directeur général de l’organisme, Paul Lavoie. «L’objectif n’est pas de créer une campagne de culpabilisation, on veut plutôt créer un dialogue entre le commerce et le client».

C’est que la chambre a notamment observé que bien souvent, le client n’ose pas faire part au commerçant de son insatisfaction. «Trop cher, mauvais service, pas assez de choix» sont le genre de commentaires qui peuvent parfois être véhiculés au sujet des commerces locaux, souligne l’organisme. C’est pourquoi la Chambre de commerce s’offre maintenant comme «intermédiaire» via la campagne «Parlez-nous».

Les acheteurs qui ont des recommandations ou commentaires à faire au sujet de leur expérience client chez une entreprise de Sept-Îles pourront désormais interpeller directement la Chambre de commerce, qui garantit l’anonymat du citoyen. L’organisme fera ensuite «le pont» vers le commerçant pour l’inciter à revoir certaines pratiques au besoin ou tout simplement le mettre au parfum des suggestions reçues.

 

Les commerçants dans le bateau

Les membres de la Chambre de commerce de Sept-Îles embarquent dans la nouvelle campagne. «La solidarité commerciale, ça implique tous les acteurs», assure M. Lavoie. Mardi lors du lancement, des gens d’affaires avaient répondu à l’invitation de leur chambre de commerce. «Cette campagne viendra créer un pont entre la clientèle et le commerçant», dit croire la propriétaire de Au petit chaperon rouge, Katie Roy.

Les fuites commerciales sont difficiles à quantifier à Sept-Îles. Au Québec, des recherches estiment que le commerce en ligne représente des dépenses de 8 milliards $, mentionne la Chambre de commerce. Selon une étude commandée par l’organisme à l’aube du démarrage de la campagne, les 25-34 ans seraient les «moins solidaires» et feraient au moins le quart de leurs achats à l’extérieur de Sept-Îles.

«C’est le public qui est directement ciblé», souligne M. Lavoie. Mais tous les acheteurs sont invités à s’exprimer via l’initiative «Parlez-nous». Il suffit d’engager une discussion via Messenger sur la page Facebook de la Chambre de commerce de Sept-Îles (@CCseptiles). «Les commerçants veulent savoir pourquoi par exemple, un acheteur achèterait spontanément en ligne à la sortie d’un magasin», lance le directeur général.

«On perdra peut-être ce client, mais on aime mieux en perdre un et ne pas en perdre 10, 20», explique le copropriétaire de Michaud Volkswagen, Guillaume de Champlain. «Dans le quotidien, on est souvent pris par nos obligations, mais, une entreprise doit évoluée, on veut connaître vos commentaires».

En trois temps

La première phase de la campagne servira au «marketing social» pour développer le réflexe de l’utilisation de l’outil web «Parlez-nous». Une vidéo promotionnelle (voir ci-haut) doit circuler abondamment sur les réseaux sociaux à cet effet. Des phases deux et trois sont aussi à l’agenda pour offrir de la formation aux entrepreneurs et ensuite, créer des cohortes d’entreprises qui adhéreront à une politique d’approvisionnement local. 

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