Le nombre de suicides n’a jamais été aussi bas en 30 ans

Par Éditions Nordiques 6 avril 2017
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(LE MANIC) Un suicide sera toujours un suicide de trop, mais la situation s’améliore sur la Côte-Nord. Même que sur une période de trente ans, le nombre de décès découlant d’un geste volontaire n’a jamais été aussi bas, révèle un document publié un peu plus tôt en mars.

Par Charlotte Paquet

«Les efforts portent fruit», se réjouit Gladys Tremblay, directrice générale du Centre de prévention du suicide de la Côte-Nord, à la lumière du portrait statistique produit par le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Côte-Nord. L’étude couvre la période de 1982 à 1984 à celle de 2012 à 2014. Les données ont été regroupées par périodes de trois ans afin d’atténuer les fluctuations liées à des chiffres annuels. Elles ont aussi été comparées à la situation à Québec.

Le portrait révèle que le nombre moyen de suicides pour la dernière période de référence a été de 13 en région. Trente ans plus tôt, il se situait à 15. Si l’écart est relativement limité, ce qu’il y a de plus marquant dans les résultats, c’est la flambée du nombre de suicides survenus dans le milieu des années 90, même si cette situation n’est pas nouvelle en soi.

Faut-il rappeler que pour la période de 1994 à 1997, une moyenne annuelle de 29 suicides a été enregistrée. C’était 10 suicides de plus par année comparativement aux trois années précédentes. Il aura ensuite fallu deux périodes de trois ans pour reprendre le contrôle d’une certaine façon. Ainsi, 19 personnes par année en moyenne se sont enlevé la vie de 2003 à 2005, comparativement à 20 au cours de la période de 1991 à 1993.

Quelques faits saillants

De 1982 à 2014, 683 décès par suicide sont survenus sur la Côte-Nord. Dans une très large proportion, ce sont des hommes qui commettent l’irréparable. La mortalité chez les hommes de la Côte-Nord a d’ailleurs été toujours plus élevée que chez les autres hommes du Québec, sauf en deux occasions, soit de 2003 à 2005 et de 2012 à 2014.

Fait à noter, avec un taux de mortalité par suicide de 13,2 par 100 000 habitants en région au cours de la plus récente période de trois ans, la Côte-Nord se compare au reste du Québec.

Un travail d’équipe

La prévention du suicide demeure un travail d’équipe. «Je pense que la collaboration du CISSS depuis les dernières années a aidé avec la publicité», souligne Gladys Tremblay, qui martèle qu’il ne faut surtout pas baisser les bras.

La formation de sentinelles en milieu de travail est très importante. «Ce sont nos yeux et nos oreilles sur le terrain», rappelle-t-elle. Bonne nouvelle pour la prévention du suicide, le nombre de demandes d’aide poursuit sa hausse. Plus nombreuses seront les personnes suicidaires et leurs proches à réclamer de l’aide et moins élevées seront les statistiques.

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