Dernier droit pour la vente de Scully

Par Fanny Lévesque 11 mars 2017
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Le contrôleur de la restructuration légale de Cliffs Natural Resources déploie un tout nouveau processus de vente pour la mine Scully au Labrador. Trois joueurs sont en lice et Alderon s’ajoute à la courte liste.

Alderon, qui lorgne l’exploitation de sa propriété Kami, voisine de la mine Scully, a dans la mire d’acquérir la vieille fosse de la pour y aménager son dépôt à résidus miniers. La société a déjà tenté de déposer une offre dans le cadre de la liquidation, mais le contrôleur, qui supervise la liquidation des biens de Cliffs, ne l’a pas accepté parce qu’elle n’était pas «bénéfique» pour l’ensemble du site.

Dans le dernier rapport soumis à la cour, on apprend néanmoins que le contrôleur établit un processus de vente formel pour assurer une démarche «juste et transparente» aux joueurs intéressés. Deux parties, dont l’identité est protégée, et MFC Industriel, qui possédait des intérêts dans le fonds minier de Scully, sont dans les rangs depuis l’hiver.

Cette fois, le contrôleur ouvre la porte à une «quatrième partie», dont l’offre «dans un but autre que le redémarrage des opérations» avait été rejetée. Bien que le nom de cette autre société ne soit pas révélé, Alderon a confirmé au Journal qu’il s’agissait bien d’elle et qu’elle «avait l’intention de participer» au processus de liquidation.

Les parties, avisées le 27 février, disposent d’un mois pour déposer leur offre finale, accompagnée d’un dépôt de 750 000$. Alderon a confié déjà être «préoccupée» par le fait que les trois autres offrant «soient impliqués depuis plusieurs mois» et qu’ils ont ainsi «eu droit à une plus longue période» pour déterminer leurs plans et accéder au site, ce que la société n’a pas encore pu faire.

Économies
À la fin février, Alderon, qui était peu active depuis la débâcle du fer, a dévoilé les fruits d’une nouvelle étude lui permettant d’envisager des économies de 400 millions $ en utilisant les infrastructures de Pointe-Noire et en mettant la main sur Scully. La facture initiale du projet Kami se chiffrait à 1,3 milliard $.

En entrevue, le président et chef de la direction, Mark Morabito, exprimait son optimisme quant aux chances de l’entreprise d’acquérir la fosse du site. Selon Alderon, la mine Scully «est épuisée de ses réserves» et ne pourrait pas être «rentable à n’importe quel prix», indiquait-il, doutant de la viabilité d’une éventuelle relance des opérations.

Alderon expliquait attendre la fin du processus de restructuration légale «pour débuter ses négociations» avec le futur repreneur ou le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador, mais le nouveau processus de vente change la donne pour la minière. La société comme les autres parties en lice doivent soumettre leur offre d’ici le 27 mars, à 17h. Le contrôleur a déjà prévenu qu’il ne s’agissait pas ici «d’une négociation».

Voilà maintenant plus de deux ans que Cliffs Natural Resources a placé ses actifs sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers. Les installations de Pointe-Noire à Sept-Îles ont été vendues à l’État et la mine du lac Bloom à Champion, mais personne n’a encore acheté la mine Scully, qui date de 1965. Il faut noter que la plupart des «équipements mobiles» de la mine du Labrador ont été vendus.

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