Optilab: Les opposants ne lâchent pas le morceau

Par Éditions Nordiques 10 mars 2017
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Pascal Langlois, Yves Montigny et Guillaume Tremblay invitent les gens à assister en grand nombre à la séance de mars du conseil d’administration du CISSS de la Côte-Nord, la dernière avant le transfert prévu de la gestion des laboratoires biomédicaux vers la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

(LE MANIC) Le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Côte-Nord doit se mouiller dans le dossier Optilab. Les opposants à la centralisation des analyses biomédicales au Saguenay considèrent qu’il doit défendre la population qu’il dessert. Pour faire passer le message à ses dirigeants, ils convient la population à assister nombreuse à la prochaine séance du conseil d’administration, ce mercredi 15 mars, à Baie-Comeau.

Charlotte Paquet

«Moi, je veux que monsieur Fortin (le PDG) agisse et défende les intérêts de la Côte-Nord. Jusqu’à date, il s’est croisé les bras. On ne l’a pas entendu. Il doit agir», a lancé le président du Conseil central Côte-Nord de la CSN, Guillaume Tremblay, jeudi, en compagnie du président du comité de vigilance en emploi Haute-Côte-Nord/Manicouagan, Yves Montigny, et du conseiller régional de la FTQ, Pascal Langlois.

M. Tremblay a martelé le côté aberrant du projet Optilab, dont la première conséquence se matérialisera dès le 1er avril avec le transfert de la gestion des laboratoires de la Côte-Nord (et de leurs 80 technologistes médicaux) au Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Saguenay-Lac-Saint-Jean. «C’est une porte qu’il ne faut pas laisser entrouvrir», a-t-il averti, en insistant sur la perte d’autonomie régionale.

D’ailleurs, tout comme ses collègues, le président de la CSN sur la Côte-Nord craint plus que tout que cette brèche à l’autonomie régionale ne soit «que la pointe de l’iceberg qui nous attend.»

Mobilisation
Après avoir formé une chaine humaine autour de l’hôpital de Baie-Comeau en janvier et avoir amassé en quatre jours pas moins de 12 000 signatures d’opposants au projet Optilab en février, la prochaine étape de mobilisation passera par une présence à la séance du conseil d’administration, qui se tiendra, ce mercredi, à 16h30 au siège social du CISSS, boulevard Jolliet.

Yves Montigny souhaite la présence du plus grand nombre de citoyens possible afin de dire au PDG Marc Fortin et au président du CISSS, Denis Miousse, que la Côte-Nord veut conserver ses services de première ligne et la gestion de ses laboratoires. Que la Côte-Nord veut qu’ils protègent ses intérêts.

Fait à noter, ailleurs sur la Côte-Nord, les citoyens sont également conviés à assister à la séance du conseil d’administration aux endroits où elle est présentée par visioconférence.

«Zéro perte d’emploi»
Pendant qu’à Baie-Comeau on dénonçait une fois de plus le projet Optilab, à Sept-Îles, le ministre de la Santé, Gaétan Barrette donnait le feu vert à la mise à niveau de l’urgence de l’hôpital. Questionné à nouveau sur le controversé projet, le ministre a voulu se faire clair. «Je comprends qu’il y a du monde, peu importe leurs fonctions, qu’elles soient politiques ou syndicales, qui vont essayer de vous faire peur», a-t-il lancé.

«Un moment donné faut en revenir-là, il n’y en aura pas d’impact sur le personnel sur la Côte-Nord», a poursuivi le ministre Barrette, martelant que le projet Optilab sera «minimal» dans la région. «Ce sera zéro perte d’emploi, zéro mobilité», a-t-il affirmé. Le ministre maintient que l’application de ses visées permettra «une économie d’échelle» à travers la province, estimée à 75 millions $.

Sur la Côte-Nord, les gains seraient autour «de quelques centaines de milliers de dollars», a-t-il dit. À Sept-Îles, environ 365 échantillons prennent la route au quotidien. Impossible pour l’heure de savoir dans quelle proportion ce nombre sera augmenté avec Optilab, mais le ministre se montre rassurant sur l’éventualité de perte de prélèvements. «La démonstration de la sécurité du transport, elle est faite», soulève-t-il.

«Il en circule déjà, c’est quand la dernière fois que vous avez écrit un article sur la perte de prélèvement alors que ça se fait depuis que l’hôpital d’ici existe qu’il en circule», a interrogé le ministre. «Qu’il y ait une boite ou deux dans le camion, ça se passe déjà». Le ministre Barrette a réaffirmé qu’à compter du 1er avril, les 80 techniciens de laboratoire de la Côte-Nord relèveront du CIUSSS du Saguenay-Lac-Saint-Jean. (Avec la collaboration de Fanny Lévesque)

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