Procès de Donat Lizotte: Remise en juin

Par Fanny Lévesque 8 mars 2017
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Donat Lizotte

L’admissibilité en preuve des déclarations de la présumée victime du chauffeur de taxi Donat Lizotte, qui est accusé d’avoir agressé sexuellement une cliente de 17 ans le soir du 31 janvier 2015, sera tranché le 22 juin.

L’histoire revêt un caractère particulier parce que la plaignante s’est enlevé la vie après le dépôt des accusations. Depuis lundi, les parties se prêtent à un «voir-dire», une procédure qui permet de déclarer l’admissibilité en preuve des déclarations de la présumée victime, faites notamment aux policiers, parce qu’elle ne pourra témoigner, ni être contre-interrogée lors du procès.

Jeudi, le juge Michel Parent de la Cour du Québec a fait savoir qu’il rendra sa décision sur le «voir-dire» le 22 juin. Après cette date, le procès de l’homme de 73 ans pourra se poursuivre. L’attente est difficile pour les proches de la victime qui ont confié au Journal «avoir hâte de tourner la page». Il faut rappeler que es procédures durent depuis maintenant plus de deux ans.

«C’est comme si on avait un vase plein et qu’on rajoutait toujours de l’eau. Le vase tient encore parce qu’il y a des mains autour, des mains qui s’ajoutent, qui nous tiennent», a illustré une amie de la plaignante.

La couronne a néanmoins déjà fait défiler 18 témoins dans le box, dont la mère de la présumée victime, policiers et médecin. L’accusé aurait fait monter la cliente vers 18h dans un secteur résidentiel de Sept-Îles, le 31 janvier 2015. Le système GPS du taxi a permis de mettre en preuve que la voiture se serait rendue jusque dans un parc industriel à l’ouest de la ville et que le véhicule aurait effectué deux arrêts de «entre 4 minutes trente et 6 minutes». La cliente aurait par la suite été déposée au poste de police vers 18h54.

Une biologiste du Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale a aussi confirmé devant le tribunal la présence de l’ADN de l’accusé dans des échantillons provenant de la trousse médico-légale de la plaignante. Du «liquide biologique» a aussi été détecté sur le siège du passager, comportant aussi l’ADN du chauffeur.

La défense n’a toujours pas fait entendre de témoins. Mercredi, l’avocat de M. Lizotte a tenté de le faire, mais le juge ne l’a pas autorisé «à cette étape-ci» compte tenu du débat sur le «voir-dire». Donat Lizotte clame haut et fort son innocence dans cette histoire. En ouverture du procès lundi, il a affirmé à TVA Nouvelles «que c’était rien qu’un paquet de menteries».

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