Le dossier du gaz naturel avance difficilement

Par Éditions Nordiques 6 mars 2017
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Il n’est pas simple de trouver des solutions pour que la Côte-Nord ait accès à un approvisionnement durable en gaz naturel afin d’attirer des joueurs dans la transformation du fer de la fosse du Labrador.

Alors que le gouvernement fédéral semble peu intéressé à investir dans un gazoduc, le gouvernement québécois privilégie la solution de Gaz Métro qui est jugée non concurrentielle par le milieu économique régional. Les espoirs se tournent donc vers le projet Bourque de Tugliq.

Un dossier «étoffé» a été envoyé le printemps au programme d’infrastructures du Canada, mais les démarches se sont révélé «négatives», a affirmé le directeur adjoint chez Développement économique Sept-Îles, Russel Tremblay, qui est aussi porte-parole de la Coalition Plein gaz au Nord. Le gouvernement «ne voyait pas l’intérêt côté économique (à investir dans un gazoduc) alors qu’on avait quand même fait un dossier assez étoffé», a déploré M. Tremblay qui qualifie de «claque au visage» le peu d’intérêt démontré.

C’est que le gaz naturel est une source d’énergie «qui va faire en sorte qu’on va grandir», explique Russel Tremblay. «On serait dans la transformation. On a tous les atouts pour y arriver. Notre fer est excellent. C’est le rêve de tous les Québécois de transformer les ressources (ici), et nous autres, on est condamné à les exporter.»

De son côté, le gouvernement québécois appuie les projets de Gaz Métro, alors que la société a investi il y a quelques années dans l’agrandissement de l’usine de production de gaz naturel liquéfié (GNL) située sur l’île de Montréal. Mais selon Développement économique Sept-Îles, l’entreprise propose une solution à un coût «prohibitif». C’est que Gaz Métro souhaite transporter le GNL par camion jusqu’à Sept-Îles, ce qui ne «fait vraiment pas de sens», affirme M. Tremblay.

En plus d’augmenter le trafic lourd sur la route 138, «d’un point de vue économique, ce n’est pas avantageux», continue-t-il. «Si j’étais un développeur économique, le coût de l’énergie va être tellement prohibitif, ce serait un endroit qui a un X rouge sur la carte mondiale», illustre Russel Tremblay.

Espoir pour Bourque

«On travaille pour relancer le gazoduc en 2017, mais il faut avoir une solution palliative à court terme», explique M. Tremblay. Le milieu économique septilien fonde beaucoup d’espoir sur le projet Bourque de Pétrolia, en Gaspésie, dont l’entreprise Tugliq énergie compte liquéfier le gaz naturel sur une usine flottante. Le potentiel de Bourque devrait être connu à court terme, Pétrolia étant à l’étape de la validation de la ressource, soit la dernière étape avant de lancer la production commerciale et cogner à la porte des banquiers pour obtenir du financement.

Le gaz naturel ne servira pas seulement à attirer des transformateurs, mais pourrait bénéficier à Aluminerie Alouette pour réduire ses coûts de production et améliorer sa performance environnementale. L’aluminerie de Sept-Îles «l’une des seules» dans le monde qui produit des anodes avec du mazout lourd. Ce mazout use aussi plus rapidement les équipements. Le gaz naturel apporterait ainsi un gain d’efficacité pour la maintenance des équipements des industries de la région.

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