Le Cégep de Sept-Îles croit au potentiel de l’énergie solaire

Par Fanny Lévesque 2 mars 2017
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Le directeur de la recherche et de l’innovation du Cégep de Sept-Îles, Hussein Ibrahim.

L’énergie solaire a sa place au Québec, croit le Cégep de Sept-Îles, qui a bien l’intention de le démontrer grâce à sa recherche sur le sujet. Le collège a d’ailleurs obtenu au début du mois une subvention du Fonds de recherche Nature et Technologies pour poursuivre ses travaux.

«On veut démystifier cette énergie et clarifier le mythe que le solaire, ça ne marche pas au Québec», assume le directeur de la recherche et de l’innovation du Cégep de Sept-Îles, Hussein Ibrahim. «Nous, on veut prouver par des résultats, des travaux rigoureux et des essais, qu’il y a vraiment un bon potentiel et que, ce qu’il faut faire, c’est vraiment d’adapter l’intégration de ces panneaux en milieu nordique québécois».

Depuis quelques années déjà, le collège mène des travaux de recherche sur des solutions de dégivrage efficaces de panneaux solaires pour améliorer leur performance, mais l’octroi d’une nouvelle subvention permettra d’aller encore plus loin. «On va poursuivre sur cette lancée», explique M. Ibrahim. «Le collège a mis le doigt sur certaines pistes et donc, on est capable d’aller plus loin dans la démonstration de la viabilité de ces solutions-là», poursuit-il.

Ce que cherche à faire l’établissement, c’est d’élaborer une intégration «intelligente» de l’énergie solaire «dans les microréseaux ou des réseaux isolés». «C’est une énergie renouvelable, abordable – on peut dire gratuite – et disponible à l’année. Même avec le froid et la neige au Québec, on a un bon potentiel solaire comparé d’autres pays aussi», persiste à dire M. Ibrahim.

Mais l’énergie solaire «a été complètement délestée depuis longtemps», souligne-t-il. «Il n’y avait pas beaucoup d’efforts, ni de programmes de subventions ou de recherche (…) Ça n’a pas pris vraiment l’importance d’autres secteurs énergétiques comme l’hydraulique ou l’éolien», ajoute M. Ibrahim citant «un manque d’intérêt de l’industrie» et des «coûts production élevés» pour l’expliquer.

Selon lui, les coûts ont baissé au fil des ans et ils pourraient même être plus bas que ceux liés à l’énergie éolienne d’ici dix ans. Le Cégep entend donc profiter de «cette niche» et faire cheminer sa recherche. «Certains facteurs comme l’air sec, la faible pollution atmosphérique ou encore les températures ambiantes froides nous indiquent que le potentiel énergétique du solaire en climat nordique pourra être excellent».

Atout à exploiter

Les travaux du Cégep de Sept-Îles, qui sont menés en collaboration avec le groupe de recherche du professeur Ambrish Chandra de l’École de technologie supérieure de Montréal, permettront entre autres de répondre aux principaux défis liés à l’adaptation de la technologie en climat froid. «L’intégration en régions éloignées de panneaux photovoltaïques est moins contraignante que d’autres énergies renouvelables, notamment à cause du transport du matériel», assure M. Ibrahim.

«Il s’agit d’un atout sur lequel il faut capitaliser et travailler sur les autres enjeux technicoéconomiques afin d’apporter une alternative viable à l’exploitation du diesel et ainsi dynamiser le marché», dit-il. L’installation de panneaux solaires pourrait profiter à des communautés autochtones qui ne sont pas connectées au réseau électrique principal, ou encore à dans certains sites miniers, estime le Cégep.

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