Axor Experts-Conseils exporte son expertise en Guyane française

Par Fanny Lévesque 2 mars 2017
Temps de lecture :

Le vice-président de la division industrielle et projets majeurs d’Axor Experts-Conseils, Denis Cadoret.

Les travaux menés à Port-Cartier, où Axor Experts-Conseils (AEC) veille à l’aménagement de l’usine de biocarburant de Bioénergie AE Côte-Nord, font des petits. La firme d’ingénierie de Sept-Îles planche maintenant à la mise en place de trois parcs énergétiques «verts» en Guyane française.

L’expertise d’Axor Experts-Conseils de Sept-Îles voyage. «Le mot se passe bien, on est de bons intégrateurs», explique l’ingénieur et chargé de projet, Patric Pelletier. C’est que ce que la firme réalise actuellement à Port-Cartier lui a permis de se démarquer dans le milieu. AEC dirige la construction de l’usine de transformation de biomasse forestière résiduelle en biocarburant, évaluée à 103 millions $.

«Les gens sont capables de voir ce qu’on est en train de faire», souligne-t-il. De fil en aiguille, le nom de l’entreprise septilienne est venu aux oreilles de la raffinerie SARA en Martinique, qui cherche à diversifier son offre énergétique en Guyane. AEC a obtenu le contrat d’élaborer trois parcs énergétiques, d’une puissance totale de 50 mégawatts-crêtes, soit l’équivalent de l’énergie nécessaire à suffire à 1000 maisons.

«On a été approché pour faire l’intégration de plusieurs technologies dans le but de réaliser des parcs énergétiques en Guyane via la SARA», poursuit M. Pelletier. «Nous, on fait les études, on est dans la phase qu’ils appellent APS (avant-projet sommaire), ce sont les études préliminaires qui permettent (…) une estimation de coûts à 30%. Avec ça, le client peut aller voir ses bailleurs de fonds ensuite».

Selon ce qu’explique l’ingénieur, la croissance démographique de la Guyane française pourrait doubler d’ici les dix prochaines années. «Ils ont des besoins énergétiques énormes à combler», dit-il. Axor Experts-Conseils tente donc de mettre le doigt sur «des façons novatrices de produire de l’électricité et de ne pas utiliser du diesel ou du charbon… Tout ce qui est polluant. On est dans les énergies vertes», rappelle M. Pelletier.

«Intégrateur»

Là où l’entreprise de Sept-Îles se démarque, c’est qu’elle ne se limite pas à l’intégration d’une seule technologie par exemple, mais cherche à en intégrer plusieurs. «La beauté et ce qui est novateur, c’est que dans ce genre de projets dans le monde, on va utiliser qu’une technologie, nous, on en utilise jusqu’à sept dans le même parc énergétique», illustre le chargé de projet du département Électrique-automatisme.

Des trois parcs, les deux premiers, de plus petites envergures, préconisent surtout l’utilisation du photovoltaïque (panneaux solaires) et de la filière hydrogène. Mais pour le troisième, évalué à lui-seul à 200 millions $, la firme laisse cours à son imagination et touche à tout, dont l’utilisation de bassins d’algues et de la biomasse. «La partie très importante et intéressante, c’est qu’on est capable d’intégrer tout ça».

«On prend toutes les informations qu’une technologie peut donner par exemple», poursuit M. Pelletier. «On a des collaborateurs externes qui connaissent ces technologies. On prend toutes ces informations pour les migrer dans un seul et unique document pour (…) montrer par exemple à la SARA que tout fonctionne (…) Notre expertise, c’est qu’on est capable de tout englober ensemble pour faire qu’un».

Axor Experts-Conseils mire aussi à ce que les projets «soient en boucle fermée» pour être «verts à 100%». «Tous les déchets, on les réutilise soit pour créer de l’énergie ou retransformer de façon à ce qu’il n’y ait aucune perte», précise l’ingénieur. Les trois parcs énergétiques, qui sont indépendants les uns des autres, pourraient être livrés selon «l’horizon 2019-2020».

Défis

Mais faire voyager son expertise aussi loin qu’en Guyane française en Amérique du Sud apporte aussi son lot de défis chez AEC. Le chargé de projet a lui-même séjourné là-bas pendant deux mois pour «bien comprendre comment fonctionne le système administratif et apprendre à connaître les mœurs et habitudes de travail» des Guyanais.

L’entreprise de Sept-Îles y a aussi ouvert une succursale et créé la division Axor Amazonie – Caraïbe. Deux stagiaires français viennent par ailleurs dans la région pour travailler au projet, qui mobilise une équipe d’environ cinq à six travailleurs. «Tout ça vient vraiment nous donner une visibilité intéressante au niveau des énergies vertes et une expérience à l’internationale», se réjouit M. Pelletier.

Partager cet article