Changements climatiques: Le gouvernement investit dans la recherche

Par Éditions Nordiques 27 février 2017
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La “bombe météo” du 30 décembre a fait des ravages sur la Côte-Nord.

Le gouvernement débloque 12,7 millions de dollars pour soutenir la recherche sur les changements climatiques et espère mieux outiller la province pour faire face aux intempéries comme la «bombe météo» qui a malmené la Côte-Nord en début d’année.

Emy-Jane Déry, collaboration spéciale

Québec a annoncé cette aide financière la semaine dernière pour appuyer les activités d’Ouranos. Les travaux du centre de recherche appliquée dans le domaine de la climatologie visent à aider les communautés à s’adapter aux impacts des changements climatiques.

Une quarantaine de bâtiments de Sept-Îles ont été ravagés par la tempête foudroyante du 30 décembre. Des vents de près de 100 km/h ont soufflé pendant que la mer se déchaînait le long de la côte. Une impressionnante vidéo montrant la rue des Campeurs de Clarke City transformée en rivière avait notamment fait le tour du web.

La marée et le déferlement de vagues de cette tempête ont finalement forcé la démolition de cinq résidences à ce jour. Des propriétaires de maisons endommagées sont toujours en réflexion quant à l’avenir de leur propriété.

Prévention

Ailleurs sur la Côte-Nord et en Gaspésie des dommages avaient aussi été constatés. Au total, 35 municipalités ont été rendues admissibles à une aide financière de dernier recours du gouvernement en raison de l’événement.

«Les intempéries que nous avons connues au cours des derniers mois, particulièrement dans l’est du Québec, nous rappellent l’importance d’investir dans la recherche pour prévenir de tels sinistres», a mentionné le ministre des Affaires municipales, Martin Coiteux. «Le gouvernement est heureux d’appuyer Ouranos et de contribuer au développement d’outils qui permettront aux municipalités d’appréhender les risques de sinistres et, par conséquent, d’accroître leur résilience face aux changements climatiques», a-t-il indiqué.

Venu constater les dégâts sur la rue des Campeurs en début d’année, le ministre avait laissé entendre qu’il faudrait à l’avenir travailler beaucoup plus en mode «prévention». Il avait admis que l’État allait devoir en faire davantage pour contrer les effets des changements climatiques, comme l’érosion des berges.

Changer les façons de faire

Le directeur d’Ouranos, Alain Bourque, estime que le climat de la planète et celui du Québec changent et provoquent des impacts variés dans les différentes régions touchées. Il croit que les infrastructures, les écosystèmes et la population continueront d’être affectés dans le futur. Les investissements annoncés le 20 février contribueront, à son sens, à changer les façons de faire face à cette réalité.

«Soit pour éviter les impacts négatifs, soit pour en réduire les conséquences sur la santé et l’économie, voire pour profiter économiquement de ce nouveau créneau scientifique qu’est l’adaptation aux changements climatiques, qui émerge dans plusieurs pays à l’avant-garde en matière de lutte face à ceux-ci», a-t-il mentionné.

Le montant comprend une aide financière de 7 650 000$ du ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation. Un montant de 4 562 000$ accordés par ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques s’y ajoute. Le ministère de la Sécurité publique donne 500 000$. Une partie de l’argent provient du Fonds vert qui est financé par le marché du carbone. Celui-ci a généré jusqu’ici des revenus de 1,4 milliard pour la province. Le gouvernement souligne ainsi poursuivre la mise œuvre de son Plan d’action 2013-2020 sur les changements climatiques. Ce dernier comprend 150 actions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et aider la province à adapter aux impacts des changements climatiques.

«La lutte contre les changements climatiques n’est plus un choix; il faut agir dès maintenant», a indiqué le ministre de l’Environnement, David Heurtel. «L’acquisition des connaissances, de même que l’évaluation des vulnérabilités locales et régionales constituent des fondements importants sur lesquels nous devons construire nos efforts d’adaptation aux changements climatiques», a-t-il ajouté.

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