(Le Manic) Le projet de loi 122 sème l’inquiétude dans les médias écrits, alors qu’il pourrait faire disparaitre l’obligation pour les municipalités de publier leurs avis publics dans les journaux papier, une source de revenus importante pour ces derniers.
Par Karine Boivin Forcier
Réunis dans la Coalition pour la pérennité de la presse d’information au Québec, Le Devoir, le Groupe Capitales Médias, Hebdos Québec, la Quebec Community Newspapers Association et TC Transcontinental demandent au gouvernement de maintenir l’obligation pour les municipalités de publier des avis publics dans les journaux papiers.
Le regroupement s’est d’ailleurs fait entendre mercredi en commission parlementaire pour exprimer son point de vue et déposer un mémoire portant sur la situation de la presse écrite. La coalition craint des pertes d’emplois et une réduction de la transparence des administrations publiques si le projet de loi est adopté tel quel.
«Le droit du public à l’information est carrément menacé par ce projet de loi et il s’agit du pire moment pour nous retirer une source de revenus essentielle », affirme, par voie de communiqué, Benoit Chartier, président d’Hebdos Québec, qui regroupe 31 hebdomadaires indépendants.
Baisse des recettes publicitaires
Il rappelle que de nombreuses publications ont fermé leurs portes et que celles en existence ont réduit les effectifs de leur salle de rédaction à la suite de la baisse de recettes publicitaires. Le directeur du Devoir et co-porte-parole de la coalition, Brian Myles, abondait en ce sens, affirmant que les avis publics représentent seulement 0,05 % du budget des municipalités.
«Dans le contexte actuel des médias, il serait irresponsable de mettre en péril la survie de certains journaux pour une somme aussi peu significative pour les municipalités, mais essentielle pour la survie de nos journaux. Par ailleurs, nous estimons qu’au moins une centaine d’emplois de qualité seront perdus si le gouvernement met en application cette portion du projet de loi 122», indique M. Myles.
La coalition croit aussi que les journaux jouent un rôle de premier plan pour assurer la transparence des administrations publiques. «Les avis publics des municipalités font partie des outils à la disposition des citoyens pour savoir comment sont gérés leurs taxes et impôts. Tout ce qui rend les avis publics moins faciles à consulter est une entrave à la transparence et à la démocratie», mentionne pour sa part Claude Gagnon, président de Groupe Capitales Médias et co-porte-parole de la Coalition.
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