Tata Steel Minerals Canada marquera 2017 en poursuivant le développement de son projet DSO mais surtout, en exploitant son premier dépôt en sol québécois.
La minière qui extrait les ressources naturelles de la fosse du Labrador démarrera l’exploitation du gisement Goodwood. «Ce gisement est le plus important à démarrer», a affirmé le président et chef de la direction de l’entreprise, Rajesh Sharma. L’un des plus gros dépôts du site DSO, Goodwood cumule quelque 40 millions de tonnes de réserves de minerai de fer.
Québec a d’ailleurs investi en juillet, 175 millions $ pour entre autres permettre le développement des gisements miniers situés du côté de la province. Il faut savoir que le site DSO se situe à cheval sur la frontière entre le Québec et le Labrador et que pour l’heure, les dépôts exploités sont en terres labradoriennes.
Une route d’accès de 30 kilomètres et certaines infrastructures minières doivent être aménagées pour réussir à extraire les richesses du dépôt Goodwood. Impossible de savoir précisément les investissements qui seront requis, mais l’entreprise estime qu’elle injectera entre 300 et 400 millions $ dans son projet d’ici les deux prochaines années.
«Nous avons substantiellement complété la construction (du site complet), mais (…) au fil de l’avancement, nous développons de nouveaux dépôts, arrivons avec de nouvelles idées pour être plus compétitif alors il y a toujours du travail à faire», explique M. Sharma qui rappelle que sa société a allongé plus de 1 milliard $ depuis 2012.
Année du quai
Tata Steel doit aussi en 2017 expédier ses premières tonnes de fer du méga quai multiusager, dans lequel elle a investi 15 millions $, mais qui n’est toujours pas relié à des équipements terrestres. La Société ferroviaire et portuaire de Pointe-Noire doit procéder à la construction d’un convoyeur reliant ses actifs à l’infrastructure portuaire construite aux coûts de 220 millions $. Québec a même réservé 15 millions $ pour le branchement.
«C’est crucial pour notre avancement», a assuré M. Sharma. La minière expédie des quais de Rio Tinto IOC et du quai 30 à Pointe-Noire, ce qui est loin d’être optimal pour la société. Tata Steel prévoit réaliser de 20 à 30 expéditions cette année pour atteindre un tonnage de 3 millions «ou plus».
La minière prévoit aussi s’entendre avec l’État pour l’utilisation des équipements de Pointe-Noire et devenir partenaire de la société en commandite. Les discussions progressent bien, assure M. Sharma mais l’affaire est complexe. «Nous cherchons à faire fonctionner tout ça en gardant les coûts bas. Nous n’avons rien à nous plaindre, mais c’est difficile mettre en place la meilleure structure».
D’autant plus que Québec cherche «à assurer un accès équitable» aux futurs joueurs miniers. «Si la région est compétitive avec des infrastructures bonnes, à bons coûts, ça donnera la chance d’avoir de plus en plus d’activités minières. C’est ce que nous tentons d’atteindre avec le gouvernement et les autres partenaires», résume M. Sharma.
Prudence pour l’avenir
La minière espère que 2017 sera une année où ses activités «atteindront le point» de la durabilité. «Nous avions tout à installer dans cette région éloignée, c’était un gros défi», précise M. Sharma se réjouissant que son entreprise ait pu traverser la débâcle du marché du fer et en profiter pour placer ses pions pour la reprise.
Il y a un an, la tonne de fer se négociait autour de 40 dollars (US). Si les prix semblent se redresser depuis les derniers mois, Tata Steel préfère demeurer prudent et consolider ses actifs. «Des entreprises minières ont fermé quand les prix étaient à près de 80 dollars, ce qui est environ le prix d’aujourd’hui», nuance-t-il.
«Les fondements du marché n’ont pas beaucoup changé. (…) Les experts prédisent que les prix vont redescendre, nous devons nous préparer à connaître des prix bas et rester compétitifs pour y survivre», poursuit le grand patron. «Les années 2015 et 2016 ont été très très difficiles et nous espérons que ce sera un peu meilleur cette année».
Environ 400 travailleurs doivent être à pied d’œuvre au moment de la reprise des opérations de Tata Steel Minerals Canada, le 1er avril.
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