Le conseil Innu Takuaikan Uashat mak Mani-Utenam et le service de police autochtone de la communauté réfutent les allégations d’ingérence politique au sein du corps policier innu, révélées jeudi à l’émission Enquête.
«La direction de la SPUM (service de police de Uashat mak Mani-Utenam) considère que les affirmations sur sa réticence à enquêter sur des événements impliquant des membres du conseil élu sont gratuites et ne correspondent en rien à la réalité», est-il écrit dans un communiqué transmis en début d’après-midi.
Le conseil de bande abonde dans le même sens martelant qu’il «est erroné d’affirmer que les policiers n’auraient pas toute la latitude nécessaire pour effectuer leur travail, et ce, peu importe la nature et le contexte des enquêtes (…) Le conseil n’exerce aucune ingérence dans le travail des policiers qui disposent d’une complète liberté».
Ces réactions surviennent au lendemain d’un reportage-choc de Radio-Canada sur la police autochtone. On apprend notamment que la SPUM n’aurait pas pris la plainte d’une victime visant le chef, Mike McKenzie. L’homme politique était d’ailleurs de retour devant la justice vendredi pour subir son enquête préliminaire dans cette affaire.
Le chef McKenzie, 42 ans, doit répondre à des accusations d’attouchements sexuels, d’incitation à des contacts sexuels et d’agression sexuelle sur la même présumée victime, «une enfant de moins de 14 ans», entre juin 2000 et mai 2001 à Mashteuiatsh au Lac St-Jean et à Sept-Îles. À l’époque, il était alors âgé de 26 ans.
«Sérieux et rigueur»
La SPUM assure également que «toutes les plaintes reçues sont traitées par des policiers professionnels, formés et compétents. Elles sont toutes traitées avec sérieux et rigueur», poursuit le corps policier qui explique avoir recours à la Sûreté du Québec «pour certains dossiers revêtant un caractère particulier».
Dans la foulée du reportage, le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, a demandé une enquête du Commissaire à la déontologie policière après que la trousse médico-légale d’une victime de Uashat semble avoir été «perdue». À cela, la SPUM offre «sa pleine et entière collaboration» au ministère.
Le conseil ITUM rappelle que la «communauté a vécu des jours difficiles», notamment avec la vague de cinq suicides en 2015. «Alors qu’elle tente de se relever et que sont mis en place tous les dispositifs et solutions nécessaires pour enrayer le phénomène du suicide, le reportage rappelle les nombreux problèmes sociaux significatifs».
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