À moins d’un an de l’élection: Réjean Porlier dit que les perceptions ont changé à son égard

Par Éditions Nordiques 26 janvier 2017
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«C’est aberrant, c’est mal comprendre notre réalité économique de penser que ces nouvelles règles n’allaient pas avoir d’impact ici. Une partie importante de notre économie repose sur le travail saisonnier», explique le maire de Sept-Îles, Réjean Porlier.

«Au lendemain de mon élection, on m’a accolé des étiquettes : c’est un syndicaliste et il n’est pas pour le développement», affirme le maire Réjean Porlier. Élu en plein débat émotif sur le projet Mine Arnaud, celui qui sollicitera un nouveau mandat aux élections municipales de novembre croit que cette perception a changé.

«Après trois ans, ceux qui n’ont pas réalisé que je suis pour le développement, d’après moi c’est parce qu’ils ont une paire d’œillères», mentionne Réjean Porlier. Ce dernier reconnaît que la division du vote engendré par le débat sur Mine Arnaud, en 2013, lui a permis d’accéder à la mairie.

«Un concours de circonstances a fait en sorte que je me suis glissé. Et tout de suite au lendemain de l’élection, il y avait des gens aux radios pour dire qu’ils étaient inquiets, que j’étais un gars contre le développement», raconte M. Porlier. «Ils ne disaient pas que je voulais un référendum (sur Mine Arnaud). Ils disaient que j’étais contre, malgré que nulle part, sur aucune tribune, j’ai dit que j’étais contre ce projet-là», continue-t-il.

Réjean Porlier entretient encore des «préoccupations» concernant ce projet. «Mais quand j’en parle aux gens de Mine Arnaud, il l’est connaisse mes préoccupations. Il n’y a personne qui perd ses cheveux», indique-t-il.

«Les gens, rapidement, m’ont dit qu’à Sept-Îles l’économie c’est la grande entreprise. Moi je n’achète pas ça.» – Réjean Porlier

«L’entrepreneuriat, ce n’était pas ça l’économie»

Au-delà de Mine Arnaud, le maire se dit «identifié» comme quelqu’un «pour qui l’économie, ce n’est pas important». «C’est une perception qu’on me renvoie à l’occasion», explique-t-il. «Tu en trouveras un maire, auparavant, qui a autant parlé d’entrepreneuriat que j’en parle», se défend cependant Réjean Porlier. «Mais pour les gens d’ici, l’entrepreneuriat, ce n’était pas ça l’économie. Les gens, rapidement, m’ont dit qu’à Sept-Îles l’économie c’est la grande entreprise. Moi je n’achète pas ça», explique le maire.

Si la grande entreprise «est un chaînon drôlement important de notre économie», l’entrepreneuriat «est ce qui va faire que tu vas aller chercher des opportunités», estime Réjean Porlier. La grande entreprise «tu gagnes 300 postes, tu en perds 300», illustre-t-il. «Quand Cliffs a fermé, c’est 600 postes qui ont été coupés. Si tu as une culture entrepreneuriale, tu vois les occasions. Tu es toujours en mode pour trouver des moyens pour que ton entreprise passe au travers et soit mieux positionnée», explique M. Porlier.

Ce dernier veut «saisir en amont toutes les disponibilités qu’on a autour de nous et qu’on ne saisit pas», alors que la grande entreprise, «c’est un extra». Réjean Porlier croit aussi que «l’immigration doit faire partie de la solution», en rappelant que la ville s’est bâtie avec des immigrants. Selon lui, l’immigration permettrait à la ville d’atteindre «une masse critique» qui l’a rendrait «un petit peu plus autonome».

Importance du «tissu communautaire»

Le maire affirme faire plusieurs représentations auprès des pouvoirs politiques pour pousser les intérêts de la grande entreprise, mais qu’il n’en «fait pas la publicité régulièrement», contrairement aux actions du milieu communautaire. «Quand je parle de tout ce que nos organismes apportent à notre communauté. C’est parce que c’est important qu’ils sentent la reconnaissance. Ils ont besoin de cette reconnaissance-là. La grande entreprise, elle, n’a pas besoin de publicité et d’une reconnaissance publique», se défend Réjean Porlier.

«Moi, ce n’est pas ça plus que d’autres choses, mais je suis conscient que le tissu communautaire, le tissu social, c’est ça qui fait que les gens sont attiré et veulent rester», explique-t-il. Réjean Porlier n’a pas tardé pour annoncer qu’il sollicitait un nouveau mandat à la mairie. «J’aurais trouvé malheureux de quitter le bateau, alors qu’il y a plein de chantiers sur lesquels je travaille depuis trois ans et qu’il reste beaucoup à faire. L’économie n’est pas à son meilleur et le maire quitte…», a-t-il expliqué.

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