«Waseskun»: Le cinéma au service de l’humain
Parmi les invités au Festival du film de Sept-Îles Ciné 7, Steve Patry accorde une très grande importance au septième art qu’il considère comme un excellent outil de sensibilisation.
À la suite du visionnement de «Waseskun», force est d’admettre que son réalisateur Steve Patry éprouve une réelle considération pour les humains qui l’entourent. C’est ce qui l’a amené à suivre le parcours personnel de détenus durant un an dans un centre de guérison autochtone. Des hommes qui souhaitent réintégrer la société sur de bonnes bases.
Dans ce film-documentaire, Steve Patry ne met aucunement l’accent sur le crime commis par ces hommes, mais bien sûr leur envie de se construire une nouvelle vie à l’abri de la criminalité. «Pour moi, elle est là, la force première du film. J’ai voulu montrer des hommes qui se prennent véritablement en main et qui souhaitent briser ce cycle de violence. Il n’a pas été facile pour eux d’admettre leur délit. Ils ont accepté de le faire et je leur en suis reconnaissant. C’est une belle marque de confiance», lance-t-il.
Un retour en société comportant de nombreux obstacles pour ces hommes qui souhaitent avant tout devenir d’honnêtes citoyens. «Tout ce qu’ils ont connu jusqu’à maintenant, c’est la violence et la criminalité. Elle est là leur zone de confort et ils veulent réellement s’en éloigner», soulève-t-il. «Il serait plus facile pour plusieurs d’entre eux d’emprunter le mauvais chemin. On les sent encore fragiles à l’intérieur. Heureusement, il y a beaucoup d’entraide à ce centre et ça fait toute la différence.»
Un retour en société réussi
Un an après la fin du tournage, le cinéaste souligne avoir eu des nouvelles plus que positives de certains des détenus qu’il a suivi. «Pour mon plus grand bonheur, ils ont réussi à bien réintégrer la société. Tout se passe bien pour eux jusqu’à maintenant. Avant même d’aller au centre, il faut dire qu’ils avaient déjà en eux un réel désir de changer. Ils avaient tous un bon cheminement carcéral. Ils ont fait cette démarche sur une base complètement volontaire», tient-il à préciser.
Malgré tout, il constate que les gens sont parfois très réticents à donner une deuxième chance aux détenus. «Les services offerts hors les murs des centres de détention sont génériques», déplore-t-il. «Ils sont toutefois nombreux. Il est possible pour eux de s’en sortir. J’ai toujours cru au principe de réinsertion sociale. Les échecs en font partie. De plus, on leur ferme plusieurs portes en société. Les gens ont très souvent des craintes qui sont injustifiées. C’est un processus assez complexe.»
Une thématique qui semble toujours susciter beaucoup d’intérêts pour le vidéaste qui a fait ses débuts dans le milieu communautaire auprès d’une clientèle vulnérable. «J’ai toujours eu envie de montrer des réalités qu’on aborde plus ou moins à l’écran. J’aime l’humain. J’arrive à établir facilement des liens avec les gens. J’aime en montrer leur facette humaine. Je ne fais pas des films sur les prisons, mais bien sur des gens qui veulent s’en libérer», affirme-t-il.
Un réel intérêt pour l’itinérance
Le prochain projet de Steve Patry portera sur le thème de l’itinérance. Il fait présentement dans la recherche dans une clinique à Montréal qui interagit avec cette clientèle. À l’étape embryonnaire, il n’arrive pas à préciser quelle avenue il empruntera pour ce film et n’arrive pas à s’avancer sur sa date de sortie. Une chose est certaine, il a choisi une thématique qui revêt à nouveau une dimension humaine.
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