Le Port optimiste pour 2017

Par Fanny Lévesque 21 janvier 2017
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IOC
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Les installations de la Compagnie minière IOC à Sept-Îles.

L’année 2017 sera meilleure que les dernières, estime le Port de Sept-Îles, qui a fermé l’an 2016 avec une faible augmentation de 1% de ses volumes. Mais avec un prix du fer à la hausse et un nouveau propriétaire à Pointe-Noire, l’avenir ne peut qu’être bon, selon Pierre D. Gagnon.

«On est beaucoup plus confiant, ce n’est pas du tout le même contexte que l’an passé, les signaux sont positifs», estime le président-directeur général. À pareille date l’an dernier, la tonne de fer se transigeait autour de 48 dollars alors qu’elle se vend un peu au-dessus de 80 dollars maintenant. «C’était catastrophique», se rappelle-t-il.

Le Port a manutentionné 23 millions de tonnes en 2016, c’est un peu plus qu’en 2015 avec un tonnage de 22,7 millions de tonnes à l’époque. Comme depuis l’arrêt des activités de Cliffs en 2014, les visées de Rio Tinto IOC et l’arrivée de Tata Steel Minerals Canada ont permis au Port de tirer son épingle du jeu, malgré la débâcle des prix et le départ du géant américain.

IOC a fait passer son tonnage de 17,8 millions de tonnes à 18,6 millions de tonnes. Tata Steel a néanmoins moins bien fait qu’en 2015, mais a quand même extrait 1,6 million de tonnes de son gisement DSO.

«Ç’a été dur pour le Port», n’hésite pas à dire le grand patron, rappelant que Cliffs a laissé un vide annuel de 10 millions de tonnes faisant fondre de 40% le chiffre d’affaires du Port. «On a eu très peu de marge financière. L’année a encore été difficile, mais on a bon espoir que notre nouvel environnement sera le terreau du développement, que les choses virent de bord».

C’est que le Port a pu acquérir en 2016, une bande de 407 hectares de la Pointe-Noire, qu’il convoitait depuis belle lurette, dans la restructuration légale de Cliffs pour 1,25 million $. Avec l’État qui s’est porté acquéreur de tout le reste des équipements du géant américain dans le secteur pour 66,75 millions $, le Port ne peut qu’entrevoir l’avenir avec optimisme.

«On est passé d’un proprio avec lequel on ne pouvait plus rien faire, à un partenaire qui ne pouvait pas être mieux pour supporter les promoteurs et maximiser le potentiel de ce site-là. La Pointe-Noire est open for business pour des projets miniers oui, mais aussi pour la diversification», dit-il. Le Port s’est aussi entendu avec la Société ferroviaire et portuaire de Pointe-Noire pour les 20 prochaines années, en décembre.

Entrée en fonction du quai multiusager

Le Port de Sept-Îles s’attend à ce que l’année commence aussi sur une bonne note avec l’annonce anticipée des travaux pour relier le quai multiusager aux installations de Pointe-Noire. Québec a déjà réservé 15 millions $ pour construire un convoyeur vers l’infrastructure de 220 millions, payée à moitié par cinq minières et livrée en 2015, mais qui n’a toujours pas servi.

«Le plan de match, c’est que l’on puisse charger un bateau de Tata (Steel) pour le mois d’octobre», lance M. Gagnon. «La connexion, c’est une priorité». Tata Steel a d’ailleurs allongé 15 millions $ pour se servir du quai flambant neuf. Lors de l’inauguration du quai de Pointe-Noire à l’automne, le président et chef de la direction de la société, Rajesh Sharma, a réaffirmé son désir d’utiliser rapidement le nouveau quai.

La nouvelle année pourrait également rimer avec une forte croissance pour le Port de Sept-Îles, qui anticipe une hausse de 10% de ses volumes en 2017 pour se fixer entre 25 et 26 millions de tonnes, une performance qu’il n’est pas parvenu à atteindre depuis 2010. Sa prévision n’est pas étrangère aux visées d’IOC, qui mire toujours l’augmentation de sa production et de l’élan que Tata Steel souhaite prendre.

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