Exposition sur l’Holocauste: Une “pertinente” leçon d’histoire au Musée régional de la Côte-Nord

Par Éditions Nordiques 21 janvier 2017
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En tant que coordonnatrice du CCHM, Eszter Andor croit plus que jamais à la légitimité d’une exposition itinérante sur l’Holocauste.

Jusqu’au 14 mai, le Musée régional de la Côte-Nord est l’hôte de «Et en 1948, je suis arrivé au Canada – L’Holocauste en six dates», une exposition itinérante produite par le Centre commémoratif de l’Holocauste à Montréal (CCHM). Un outil utilisé pour rappeler cette tragédie humaine qui a mené à l’extermination de six millions de juifs.  

Les six dates clés de l’exposition ont été choisies pour en suivre son évolution et mettre en lumière des événements marquants de l’Holocauste. «En raison d’un espace limité, c’était la meilleure décision à prendre. On part de l’entrée des nazis au pouvoir et de l’adoption des lois antijuives (1933) jusqu’à la libération des juifs et l’après-guerre (1945). C’est un survol complet», indique la coordonnatrice du souvenir du CCHM, Eszter Andor.

Un conflit majeur dans lequel le Canada est très peu intervenu. «La politique d’immigration du Canada laissait alors à désirer, souligne-t-elle. On se remettait à peine de la crise économique. On y voyait là à tort une menace aux valeurs catholiques. L’antisémitisme était répandu au Canada. C’est ce qui fait en sorte qu’on ait accueilli aussi peu d’immigrants au Canada et qu’on ait tardé à le faire plus massivement.»

Un angle plus lumineux

Un thème difficile à aborder dans lequel le CCHM arrive à dégager une agréable touche d’espoir. «Plusieurs survivants de l’Holocauste se sont très bien intégrés au Canada. C’est une belle leçon de persévérance, soulève-t-elle. Malgré les pertes, ils ont su se relever en fondant des familles ici et ont mené de belles carrières qu’ils ont choisies. Leur apport à notre société est indéniable et ça mérite vraiment d’être souligné.»

L’exposition comporte également dix artéfacts issus des collections du CCHM et trente minutes de témoignages de survivants montréalais. Un élément qui vient assurément bonifier l’expérience des visiteurs. «Ça apporte une dimension plus humaine à cette exposition, tient-elle à préciser. On voulait s’assurer de relater différentes histoires reliées à l’Holocauste. C’est pour ce faire qu’on a cru opportun de choisir des survivants de tous âges. Ils en conservent des souvenirs bien distincts.»

Une leçon à retenir

Au-delà de la richesse du contenu historique, Mme Andor espère que l’exposition contribuera à mettre fin à cette montée de l’intolérance et du racisme et qu’elle permettra de faire en sorte qu’on puisse éviter d’autres génocides. «Dans le contexte actuel, cette exposition revêt toute sa pertinence. On n’est jamais à l’abri d’un autre génocide. Il faut en tirer une leçon. Il faut reconnaître les signaux d’alarme qui mènent à la discrimination. Il faut apprendre à vivre ensemble et cesser de voir l’autre comme un ennemi», lance-t-elle.

Le centre commémoratif de l’Holocauste à Montréal a été fondé en 1976 par des survivants de l’Holocauste qui ont immigré à Montréal. Depuis 1989, il est l’hôte d’une première exposition permanente en ses murs. Par l’ajout d’expositions virtuelles et itinérantes, son équipe réitère sa mission qui consiste à informer et sensibiliser les gens de tous âges et de tous milieux à l’Holocauste, ainsi que sur l’antisémitisme, le racisme, la haine et l’indifférence.

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