Autochtones: Québec veut définir «un plan social» pour agir

Par Fanny Lévesque 19 janvier 2017
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Un incendie s’est déclaré à Matimekush.

Québec invite les leaders autochtones à l’aider à définir «un plan social» pour mieux cibler ses interventions dans les communautés.

«Comment le gouvernement du Québec peut-il donner une meilleure cohérence aux gestes qu’ils posent en milieu autochtone», s’interroge le ministre responsable des Affaires autochtones, Geoffrey Kelley. «On a beaucoup de services qui sont disponibles, mais est-ce qu’on peut les faire mieux ou les offrir autrement?».

Deux jours de consultations sont prévus les 25 et 26 janvier à Québec. Le chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, Ghislain Picard, doit d’ailleurs y participer. Les détails seront connus «en temps et lieu» a fait savoir le Secrétariat aux Affaires autochtones.

«C’est pas tout à fait prébudgétaire», explique M. Kelley. «Mais, qu’est-ce qu’on peut faire davantage comme gouvernement. C’est un engagement de bonifier des services. Il y a eu des annonces ponctuelles comme pour Val-d’Or, mais est-ce qu’il n’y a pas d’autres enjeux que l’on devrait regarder ensemble. C’est dans cet esprit-là qu’on veut consulter».

Le ministre estime néanmoins que le dépôt du prochain budget Leitao pourrait être «l’endroit» pour son gouvernement «d’envoyer des signaux» aux communautés des Premières Nations, mais M. Kelley demeure prudent. «On va essayer de les identifier (les besoins) mais qu’est-ce qu’il y aura dans le budget, on va le savoir en mars».

Enquête du coroner sur le suicide

L’invitation du ministre Kelley a été envoyée en décembre, mais elle tombe malgré tout à point avec la publication des conclusions du coroner Me Bernard Lefrançois sur la vague de suicides à Uashat mak Mani-Utenam, qui a notamment montré du doigt l’absence ou le manque de ressources adaptées aux membres des Premières Nations pour lutter contre le suicide.

«Il y a beaucoup d’éléments très importants, malheureusement qui ne sont pas des situations uniques (à la Côte-Nord)», a soulevé M. Kelley. «On va tout faire avec mes collègues pour les mettre en œuvre (les recommandations), en collaboration avec le fédéral». Québec entend d’ailleurs proposer une table commune avec Ottawa.

Le ministre n’a pas non plus été choqué par la comparaison du coroner entre le régime des réserves et celui de «l’apartheid», qui suscite certains débats depuis samedi. «On a vu ce genre d’affirmations dans le passé», rappelle-t-il. «De dire qu’il faut mettre fin à tout ça, venant de ma part, ça serait unilatéral, arbitraire et voué à l’échec».

«De les mettre (les Autochtones) comme n’importe quel autre Québécois, c’est un concept intéressant, mais je pense qu’il faut réfléchir à la meilleure façon de conserver leur sécurité culturelle», ajoute M. Kelley, qui rappelle que la Loi sur les Indiens peut aussi être «remplacée» par des traités «ou d’autres outils de gouvernance plus modernes».

Il faut rappeler qu’en décembre, Québec a aussi lancé une commission d’enquête sur les relations entre les Autochtones et «certains services publics», dont la police, qui devra se déployer cette année.

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