Pointe-Noire: Québec et le Port s’entendent pour 20 ans

Par Fanny Lévesque 8 Décembre 2016
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Le président-directeur général du Port de Sept-Îles, Pierre D. Gagnon et le directeur général de la Société ferroviaire et portuaire de Pointe-Noire, Pierre Bolduc.

La Société ferroviaire et portuaire de Pointe-Noire (SFPPN) devient le nouveau client du Port de Sept-Îles. Les parties ont scellé mardi les ententes commerciales assurant un accès maritime à l’État pour les 20 prochaines années.

«Ça nous permet de geler une structure de coûts qu’on va connaître», s’est réjoui le directeur général de la société, Pierre Bolduc. «Quand je me retourne vers mes clients futurs, c’est beaucoup plus facile de faire des projections». Québec mire développer la  Pointe-Noire selon l’approche «multiusager».

De la musique aux oreilles du Port et du milieu économique régional, qui a longtemps eu de la difficulté à négocier les droits de passage avec Cliffs Natural Resources, qui a cessé ses activités en 2014. «La Pointe-Noire, c’est un bijou, un territoire voué à de multiples opportunités», a fait valoir le président-directeur général du Port de Sept-Îles, Pierre D. Gagnon.

L’entente prévoit notamment l’usage des équipements de chargement sur le quai de Pointe-Noire, qui appartient au Port de Sept-Îles. En plus d’un coût de location, le partenariat tiendra aussi compte «de la variable du tonnage». C’est-à-dire que plus la SFPPN expédiera du minerai des quais du Port, plus «tout le monde va être gagnant», assure M. Bolduc.

Il faut rappeler que la fin des opérations de Cliffs a fait fondre le chiffre d’affaires du Port de 40%.  «La conséquence (de l’achat par Québec), c’est qu’on vient permettre l’arrivée de plusieurs joueurs», poursuit M. Gagnon. «Plus de bateaux pour le port, c’est aussi beaucoup plus de revenus et d’argent qui peut être réinvesti dans nos infrastructures».

Nouveau convoyeur

Le nouveau partenariat prévoit d’ailleurs «une provision» pour la croissance du secteur. «Il y a des modalités, des précautions aussi pour prévoir l’ajout d’équipements et de bâtiments», précise M. Gagnon. Dès 2017, la SFPPN prévoit entre autres la construction d’un convoyeur reliant les actifs de Pointe-Noire au mégaquai multiusager du Port de Sept-Îles.

L’étude d’ingénierie pour l’aménagement du convoyeur, pour lequel Québec a réservé 15 millions $, vient d’être lancée. Les coûts devraient être connus au début 2017. C’est la SFPPN qui en payera l’installation, mais les futurs usagers devront aussi contribuer, souligne M. Bolduc. «C’est client-utilisateur, (les joueurs) vont devoir faire partie des coûts qui vont venir dans le futur, pour absorber ces coûts-là».

Québec se dit d’ailleurs toujours en discussions avec «plusieurs» joueurs miniers intéressés à utiliser les installations maintenant publiques. Pour l’heure, seul Tata Steel Minerals Canada a expédié en octobre, un premier chargement de quelque 115 000 tonnes de minerai. Mais, la SFPPN «arrive au point final» de conclure des ententes avec de futurs partenaires, a laissé savoir M. Bolduc.

Québec a acheté les installations de Cliffs Natural Resources pour 66,75 millions $ en mars, dans le cadre de la restructuration légale du géant américain.

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