Les services à la population menacés, selon les syndicats
Rémi Simard et Cynthia Desrosiers (Syndicat du personnel professionnel et technique de l’Agence de santé et de services sociaux de la Côte-Nord), Louise Chabot (CSQ), Nathalie Savard (SIISNEQ-CSQ) et Claire Montour (FSQ-CSQ) ont uni leurs voix pour dénoncer les effets des compressions en santé et services sociaux.
(LE MANIC) Les compressions imposées au secteur de la santé et de la sécurité au travail du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Côte-Nord menacent les services offerts aux entreprises et aux travailleurs, selon le Syndicat des intervenantes et intervenants de la santé du Nord-Est québécois (SIISNEQ-CSQ).
Par Karine Boivin-Forcier
«Quarante-huit pour cent de notre budget a été amputé. C’est considérable. Il y a des entreprises qui ne seront pas visitées cette année pour vérifier que les travailleurs travaillent dans des conditions gagnantes, que les normes sont respectées», s’inquiète la présidente du SIISNEQ-CSQ, Nathalie Savard.
Les coupes dans le domaine de la santé et de la sécurité au travail au CISSS de la Côte-Nord représentent 400 000 $ du budget affecté aux interventions au cours des deux dernières années.
Ainsi, six à sept postes ont été supprimés et, selon le syndicat, on parle de coupes supplémentaires pour 2018. « C’est énorme pour une équipe qui compte 23 personnes », ajoute Mme Savard.
La présidente indique que, déjà, aucune visite n’a été effectuée en Basse-Côte-Nord depuis deux ans. «Il va falloir prioriser des choses. […] Déjà, on a coupé. On ne remplace pas les congés de maternité et les congés maladie. L’équipe donnait déjà son 150 %. Il va falloir que l’employeur annonce aux entreprises qu’il y a des services qu’elles n’auront plus», estime-t-elle.
Pénurie de personnel
Le SIISNEQ-CSQ dénonce également la pénurie de personnel dans les établissements de santé de la région, notamment les infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes. Le syndicat déplore aussi que le directeur général du CISSS n’ait pas tenu son engagement de créer des comités pour trouver des solutions aux problèmes.
«Les comités n’ont pas été mis en place. L’employeur n’affiche pas les postes vacants», souligne Nathalie Savard, précisant que la direction du CISSS justifie cette inaction par la réorganisation des services cliniques.
Selon le syndicat, cette situation a failli entrainer la fermeture du service d’urgence au Centre de santé de Port-Cartier il y a quelques mois. L’idée de détourner les patients vers Sept-Îles a été abandonnée, mais les problèmes demeurent.
La présidente entend talonner le CISSS afin que la priorité soit donnée à la stabilité et à l’affichage des postes.
Flexibilité et mobilité
La Fédération de la santé du Québec (FSQ-CSQ) soutient quant à elle que les tentatives de la direction du CISSS d’imposer plus de flexibilité et de mobilité au personnel sont inacceptables. La présidente, Claire Montour, souligne que ce concept a été rejeté lors des dernières négociations.
«Pour nous c’est important de stabiliser les équipes de soins dans un centre de soins, de ne pas promener du personnel d’un centre à un autre ou d’un étage à un autre, etc. […] L’employeur tente de le faire même si ce n’est pas prévu dans la convention collective. Il nous dit qu’il préfère partager la misère», dénonce Mme Montour.
Selon elle, la stabilité du personnel passe par l’offre de postes à temps complet, qui aiderait à résoudre les problèmes de recrutement et de rétention du personnel.
Finalement, Mme Montour croit que la tendance du CISSS à «gérer les remplacements à courte vue entretient l’instabilité».
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