Bernard «Rambo» Gauthier obtient de nouveau son pardon

Par Fanny Lévesque 23 novembre 2016
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Bernard Gauthier

La Commission de libérations conditionnelles, qui avait révoqué au printemps le pardon de Bernard «Rambo» Gauthier, revient sur sa décision et l’accorde de nouveau au leader syndical.

En avril, le représentant syndical du local 791 de l’Union des opérateurs de machinerie lourde s’était vu retirer son pardon, octroyé en 2007 pour des gestes posés il y a 18 ans, parce qu’il avait «cessé de bien (se) conduire», avait tranché la Commission s’appuyant sur le fait que M. Gauthier avait été récemment au centre de démêlés avec la justice.

La décision a été contestée devant l’instance fédérale par le local 791. «La logique vient de tomber», a réagi le principal intéressé, qui venait d’apprendre la nouvelle. «On a eu la permission d’en appeler, explique-t-il. Ça prouvait selon moi que c’était un peu abusif, que n’avait comme pas de bon sens».

Au printemps, la Commission mettait en lumière les événements «qui avaient nécessité l’intervention du système de justice», notamment lorsque le représentant syndical a été reconnu coupable en décembre 2014, d’intimidation sur un chantier de construction de Sept-Îles, une condamnation pour laquelle il a ensuite été absous conditionnellement.

Changement de décision

«La Commission reconnait qu’un seul et même incident a mené (aux) accusations pour intimidation et harcèlement (il y a eu arrêt des procédures du dossier pour harcèlement). De plus, l’incident a été de courte durée et s’est produit dans le cadre de votre travail (…) Il s’agit d’un incident isolé», indique maintenant la commission, dans sa décision du 30 octobre.

Le commissaire Louis-Philippe McGraw ajoute même qu’il «serait exagéré de considérer ledit incident comme une preuve suffisante pour conclure que vous n’avez pas maintenu un mode de vie respectueux des lois et n’êtes pas de bonne conduite».

La Commission ne détaille pas cependant les arguments expliquant la révision de sa décision, qui tient sur une page. M. Gauthier précise par contre que les lettres faisant état de sa bonne conduite, signées par des élus et des entrepreneurs de la Côte-Nord, les mêmes qui avaient été déposées au tribunal avant son absolution en 2015, ont entre autres été soumises dans le processus d’appel.

«C’est un petit soulagement, on va le prendre», a ajouté Bernard Gauthier. Le représentant syndical a reçu un pardon 10 ans après avoir été condamné pour avoir proféré des menaces en 1998 et pour avoir enfreint la Loi règlementant certaines substances en 1999. Sans pardon, ces infractions auraient figuré à son casier judiciaire.

La FTQ-Construction a pour sa part confirmé que le leader syndical a bel et bien réobtenu son pardon, mais n’a pas voulu commenter davantage, si ce n’est que pour affirmer que «le syndicat se réjouissait pour son membre».

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