Mobilisation du milieu communautaire: Une manifestation pour dénoncer le sous-financement
Plus d’une centaine de représentants du milieu communautaire ont manifesté à Port-Cartier et Sept-Îles, le 9 novembre, pour dénoncer les impacts de ce sous-financement auxquels ils sont confrontés depuis plusieurs années.
De concert avec des groupes des 16 autres régions du Québec, des représentants de plus d’une centaine d’organismes communautaires de la Côte-Nord ont décidé de fermer leurs portes, les 8 et 9 novembre. Un geste symbolique pour réclamer le rehaussement de leurs subventions de base.
Dans plusieurs municipalités, des représentants d’organismes communautaires se sont mobilisés à diverses occasions pour dénoncer cette problématique de sous-financement. Des actions initiées et organisées par la Table des groupes populaires de la Côte-Nord, la Table régionale des organismes communautaires (TROC) Côte-Nord et le Regroupement des Femmes de la Côte-Nord (RFCN) qui ont connu leur point culminant à Port-Cartier et Sept-Îles, le 9 novembre.
Des ressources insuffisantes
Lors de ces manifestations, le directeur général de la Table des groupes populaires de la Côte-Nord, Michel Savard, en a profité pour lancer une critique acerbe au ministre des Services sociaux, Gaétan Barrette qui affirme que le budget du milieu communautaire n’a pas été amputé. «On n’a jamais prétexté qu’il y avait eu des coupes. On fait juste dire que nos budgets n’ont pas été indexés depuis 15 ans. Nos conditions de travail sont rendues difficiles. Je travaille 6 à 7 jours par semaine. De mon côté, j’ai perdu 31% de mon pouvoir d’intervention», déplore-t-il.
Dans un même souffle, il ajoute que très peu de gens accepteraient de maintenir un emploi dans un tel contexte. «Sur le terrain, on voit la pauvreté augmenter. On ne peut pas rester indifférent, enchaîne-t-il. On a le cœur à la bonne place. On ne peut pas en dire autant du gouvernement. Force est de constater que le néolibéralisme n’a fait que hausser l’écart de revenu entre les pauvres et les riches. C’est un modèle qui ne fonctionne pas. Il faut y mettre fin.»
Réel épuisement
Un constat également partagé par la coordonnatrice de la TROC Côte-Nord, Cindy Berger, qui indique que ses membres sont littéralement à bout de souffle. «On nous demande constamment d’en faire plus, mais le financement ne suit pas. On est dans un contexte gouvernemental assez contraignant. De plus en plus de gens sont référés vers nos services et on perd un temps précieux à rechercher du financement. De plus, les conditions de travail des employés du secteur communautaire sont précaires. On ne peut pas en prendre davantage sur nos épaules», affirme-t-elle.
Représentant plusieurs employés du secteur de la santé et des services sociaux, la CSN Côte-Nord n’a pas hésité à se joindre à cette manifestation du milieu communautaire, en lui offrant un soutien qu’elle qualifie d’indéfectible. «On a des objectifs communautaires avec ce milieu. On veut que des services de proximité soient conservés dans la région, renchérit le président de son conseil central, Guillaume Tremblay. Ils sont aux premières loges et à même de constater les effets néfastes de ces compressions.»
Pour justifier également son appui à cette mobilisation, M. Tremblay insiste sur l’importance de donner des services de qualité aux citoyens. «Les politiques mises de l’avant par le gouvernement ne vont vraiment pas dans ce sens. On a tout à gagner que des services de qualité soient offerts dans la région. Les acteurs du milieu communautaire font des miracles avec rien. Peu de gens accepteraient d’en faire aussi peu avec peu de moyens. On se doit absolument d’être au front à leur côté», déclare-t-il.
Les débuts d’une mobilisation
Afin de soutenir ces revendications auprès du ministère des Finances, cette coalition d’organismes communautaires réunie sous la bannière «Engagez-vous pour le communautaire» s’engage à tenir d’autres actions en février 2017. Pour l’instant, aucune information n’a pu être fournie à cet égard.
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