Suzanne FerlandL: Un vibrant hymne à la vie

Par Éditions Nordiques 6 octobre 2016
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Grâce à son travail artistique, Suzanne FerlandL espère réussir, en toute humilité, à faire une réelle différence dans la vie des gens qui ont perdu un être cher à la suite d’un suicide.

Grâce à PANACHE art actuel, Suzanne FerlandL effectue présentement une résidence de création au Musée Shaputuan de Uashat, et ce, tout au cours du mois d’octobre. La poursuite d’un travail de création entamé par cette artiste multidisciplinaire qui revêt une dimension humaine en raison de la thématique abordée, soit le suicide. Elle invite les endeuillés à venir à sa rencontre.

À travers l’art, Suzanne FerlandL espère faire en sorte qu’on parle davantage du suicide et qu’on cesse d’en faire un sujet tabou. «Les personnes endeuillées doivent briser le silence. C’est ensemble que l’on peut s’aider à passer au travers d’épreuves difficiles, dont la perte d’un proche par suicide. Il ne faut surtout pas s’isoler», lance-t-elle.

Lorsqu’elle a soumis sa candidature à PANACHE art actuel pour une résidence de création, l’artiste multidisciplinaire était au courant de la vague de suicide à laquelle a été confrontée la communauté autochtone de Uashat mak Mani-Utenam. «Je suis très heureuse de l’accueil réservé à mon endroit par la communauté de Uashat mak Mani-Utenam. Je suis convaincue que ces échanges seront très enrichissants, autant pour moi que pour les gens qui viendront à ma rencontre.»

Une réelle considération humaine

Depuis plusieurs années, la sculpteure démontre un réel intérêt pour l’humain dans son travail de création. «Ç’a toujours été une considération. Je veux faire des choses qui ne sont pas simplement belles, mais qui ont aussi une signification pour les gens qui sont en contact avec mon art. Ces pierres que je sculpte ont, selon moi, un don. Elles représentent une âme et elles sont appelées à voyager, explique-t-elle. Tout ce que je fais n’a aucune valeur marchande. C’est un moyen utilisé pour entrer en contact avec l’autre.»

En abordant cette problématique, Mme Ferland souhaite rendre un vibrant hommage à la vie. «Quand je parle du suicide, j’insiste sur le fait que ça prend beaucoup plus de courage de vivre et d’affronter les épreuves de la vie. À la base, le suicide n’en demeure pas moins un geste lâche. Ces personnes finissent par en oublier qu’il y a des conséquences pour ceux qui les entourent. Pour moi, c’est un hymne à la vie et non à la mort», affirme-t-elle.

Peu importe la culture ou la provenance des gens, elle demeure convaincue que la souffrance reliée à la perte d’un être cher par suicide demeure la même, mais qu’elle s’exprime différemment. «Le suicide fait plus de morts que la guerre. On tend à l’oublier, renchérit-elle. Chacune des personnes qui passent à l’acte a ses raisons. Il faut être véritablement à l’écoute de l’autre.»

Un projet multiple

Un projet artistique composé de trois éléments bien distincts, soient des boîtes pour les endeuillés qu’elle déposera dans divers endroits de Sept-Îles et des environs, 11 exemplaires d’un livre artistique dans lequel les familles pourront inscrire des pensées et se vider le cœur en toute confidentialité, ainsi qu’une grande courtepointe cousue au fil rouge. À cela s’ajoutent aussi des rouleaux de mémoire. Dans tous les cas, elle compte sur la participation de la population.

Les personnes désirant obtenir plus d’informations sur Suzanne FerlandL sont invitées à consulter le www.suzanneferlandl.ca. Il est à noter que ce séjour de création prendra fin le 1er novembre par la présentation d’une exposition de cette artiste multidisciplinaire au Musée Shaputuan de Uashat. La population est conviée à y assister en grand nombre.

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