Yara choisit de réinvestir dans Mine Arnaud

Par Fanny Lévesque 27 septembre 2016
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Un an après avoir suspendu ses investissements dans Mine Arnaud, le seul partenaire de l’État, Yara International ASA, choisit de réinvestir dans le projet d’aménagement d’une mine d’apatite à ciel ouvert.

Le retour de Yara permet à Mine Arnaud de reprendre les travaux interrompus à l’automne 2015 après l’annonce de la décision de la norvégienne. «Les conditions de marché sont meilleures, le taux de change est plus bas et il y a beaucoup d’efforts qui ont été faits du côté de Mine Arnaud pour revoir ses coûts», a confirmé la porte-parole d’Investissement Québec, Chantal Corbeil.

La facture du projet de 850 millions $ devrait d’ailleurs fondre notamment avec l’achat par Québec des installations de Cliffs Natural Resources dans le secteur de Pointe-Noire. C’est de là que doit être expédiée la production future de Mine Arnaud. AXOR Experts-Conseils doit livrer en octobre le résultat de son étude pour chiffrer les économies possibles grâce à l’utilisation des infrastructures maintenant publiques.

Dans son projet initial, Mine Arnaud prévoyait, entre autres, à construire un nouveau quai et des silos pour entreposer et expédier ses tonnes de minerai. «Cet automne, on va pouvoir avoir une meilleure idée des économies qu’on va avoir dans le dossier de Mine Arnaud», a expliqué Mme Corbeil, qui envisage à tout le moins une réduction «significative».

«On sait qu’on est capable de diminuer les coûts, mais on veut une confirmation pour voir jusqu’à quel point on peut les réduire et augmenter le taux de rendement à la mine», a poursuivi la porte-parole. Une facture éventuellement réduite donc, qui n’est pas étrangère au retour de la société norvégienne et à l’intérêt «d’autres investisseurs», a laissé savoir Mme Corbeil.

Même si Yara choisit de réinvestir dans le projet, la société n’a pas néanmoins l’intention d’acheter plus qu’entre 40 et 50 % de l’apatite extraite. «Ça n’a pas changé», souligne Mme Corbeil. La société d’État cherche toujours à séduire des acheteurs pour se porter acquéreur de la totalité de sa production annuelle, envisagée à 1,3 million de tonnes.

Aux dernières nouvelles, différents joueurs avaient déposé des lettres d’intention manifestant leur intérêt pour le concentré d’apatite de Sept-Îles. Mine Arnaud n’abandonne pas non plus sa recherche d’investisseurs prêts à participer au projet. Pour l’heure, l’État est propriétaire à 62 % et Yara à 38 %.

Travaux

Les prochains mois seront consacrés à la révision de l’étude de faisabilité «pour la mettre à jour». Des travaux d’ingénierie sont aussi à prévoir, mais devraient être concentrés au printemps. Dès l’été, les chemins d’accès, par exemple, pourraient être aménagés. «Pour l’automne et le printemps, on parle de quelques millions d’investissement», précise Mme Corbeil.

L’an 2017 est toujours dans la mire pour le démarrage de la construction. Mine Arnaud a obtenu son certificat d’autorisation environnementale, délivré par Québec en mars 2015, et le feu vert d’Ottawa. Yara a investi environ 20 millions $ avant de suspendre ses investissements et Investissement Québec, quelque 30 millions $ dans le projet qui a suscité de nombreux débats à Sept-Îles.

 

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