Parc éolien: La Nation Innue choisit Port-Cartier

Par Fanny Lévesque 9 septembre 2016
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La Nation Innue choisit d’ériger son parc éolien de 200 mégawatts dans le secteur Port-Cartier, un projet évolué à 600 millions $ qui pourrait générer jusqu’à 400 emplois pendant sa phase de construction.

En décembre, Québec a garanti un bloc d’énergie éolienne à la Nation Innue, qui regroupe les neuf communautés innues de la province, dans le cadre de sa stratégie énergétique 2006-2015. Bien que toujours sur la table à dessin, les vues des Innus se sont précisées depuis les derniers mois. Jeudi, la Nation a d’ailleurs annoncé qu’elle mise sur Boralex pour l’accompagner.

«Il reste beaucoup de travail à faire», rappelle néanmoins le directeur général du conseil Innu Takuaikan Uashat mak Mani-Utenam (ITUM), Ricky Fontaine. Boralex travaillera aussi avec RES Canada, une entreprise qui lorgnait depuis plusieurs années le potentiel éolien du secteur de Rivière-Pentecôte, non loin de Port-Cartier.

«Le concept initial, on l’a déjà», explique M. Fontaine. Il faut rappeler que RES avait soumis un projet éolien pour le même secteur en 2014, mais n’avait pas été retenu par Hydro-Québec. «C’est un territoire connu pour RES qui possède une bonne connaissance au point de vue technique», indique la porte-parole de Boralex, Julie Cusson.

Le parc innu de 200 mégawatts pourrait compter au maximum 85 éoliennes, dont la puissance et la disposition ne sont pas encore déterminées. «Il faut commencer à voir comment fonctionneraient les éoliennes, le nombre de turbines», énumère Mme Cusson. «Il reste beaucoup de choix technologiques à faire», rajoute M. Fontaine.

D’ici les prochaines semaines, la Nation Innue et Boralex doivent notamment amorcer le processus de consultations de communautés régionales en lien avec leur projet appelé Apuiat. Une démarche «en amont» au cours de laquelle, les partenaires souhaitent parvenir «à bonifier le concept initial» et comprendre «l’intérêt» du milieu. «C’est un projet important et l’échéancier dépendra de la vitesse à laquelle on va être capable de réunir un consensus large et une acceptabilité sociale satisfaisante», indique M. Fontaine.

«Projet structurant»

Les retombées du projet Apuiat seront partagées entre les neuf nations innues du Québec, qui se trouvent toutes sur la Côte-Nord, à l’exception de Mashteuiatsh au Lac St-Jean. Le chef d’ITUM, Mike McKenzie, parle ainsi «d’un projet structurant» pour l’ensemble des communautés. «C’est une nouvelle avenue de développement économique, c’est aussi un projet en énergie renouvelable», affirme Ricky Fontaine.

À Port-Cartier, la nouvelle fait revivre le rêve éolien, vieux d’une quinzaine d’années. «C’est un très bon projet, mais il reste beaucoup d’étapes à franchir», souligne le commissaire industriel, Bernard Gauthier. «D’avoir le bloc d’énergie et les partenaires réunis, c’est déjà beaucoup. On a un horizon, c’est une bonne nouvelle», se réjouit-il.

Quelque 400 travailleurs pourraient être à pied d’œuvre pendant la phase de construction, tandis que l’exploitation créerait entre 10 et 15 emplois permanents. Encore là, la stratégie d’employabilité et d’approvisionnement reste à définir. Pour l’heure, la Nation Innue vise avoir en main toutes les autorisations nécessaires en 2017 pour espérer une entrée en service au mieux, en 2018 ou 2019.

Le contrat d’approvisionnement d’énergie avec Hydro-Québec reste aussi à être conclu.

 

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