De la France à Sept-Îles pour étudier les cailloux

Par Fanny Lévesque 31 août 2016
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Marianna Mitrovic et Marjorie Alies ont bien hâte de découvrir leur programme d’études, mais aussi les beautés et paysages de Sept-Îles.

Marjorie Alies et Marianna Mitrovic n’ont pas hésité à traverser l’océan pour faire de leur passion pour les cailloux, leur programme d’études. Les deux étudiantes françaises arrivent tout juste sur la Côte-Nord, où elles évolueront en technologie minérale au Cégep de Sept-Îles.

«Il y en a qui disent : ‘’Ah, les cailloux, les cailloux… c’est pas intéressant!’’ Moi, je sais pas, c’est naturel, j’adore ça», lance Marjorie Alies du haut de ses 17 ans. Elle et Marianna Mitrovic ont quitté le noyau familial pour tout connaître de la minéralurgie, en s’exilant aussi loin qu’à Sept-Îles, sur la Côte-Nord.

Un grand saut qui est loin de les avoir effrayées. «Mes parents ont été d’accord assez rapidement», confie Marjorie. Ce sont d’ailleurs eux qui ont transmis à leur fille «l’amour de la roche et de la nature», assure-t-elle. «Quand j’étais petite, on prenait la voiture et on partait à la montagne, à la recherche de minéraux, de roches ou de fossiles».

Un intérêt aussi partagé par sa camarade et qui se voit bien. Dans le local de la collection minérale du pavillon ArcelorMittal du cégep, les jeunes étudiantes sont comme deux petits poissons dans l’eau. «En regardant une roche, on peut tout savoir de son histoire», explique Marianna, promenant ses mains d’un échantillon à l’autre.

Plus «attractif»

Sept-Îles est l’un des trois seuls cégeps, avec ceux de l’Abitibi et de Thetford Mines, à offrir en ses murs, les études en technologie minérale. En août, Québec a autorisé l’établissement à enseigner les «voies de sortie» de la géologie et de l’exploitation. Depuis 2011, le collège de Sept-Îles ne dispensait que la spécialisation minéralurgie.

«C’est certain que ce sera plus attractif pour les étudiants», estime le directeur des études, Marc Lavoie. «Ça leur donne une plus grande offre, un plus grand choix». Le cégep perdait d’ailleurs des élèves à la troisième année du programme, moment où ils doivent choisir leur spécialisation, aux profits des deux autres collèges, qui offrent les trois spécialisations.

«On n’aura pas à bouger», se réjouit à l’avance Marianne Mitrovic, même si elle n’a pas encore mis le doigt sur son choix de carrière. «C’est intéressant parce que le programme nous offre beaucoup de possibilités, ça touche aussi plusieurs aspects du métier», rajoute Marjorie, qui est déjà encouragé par les perspectives d’emplois.

«On verra, mais c’est un avantage, au bout de trois ans, d’avoir un diplôme et d’avoir la possibilité de commencer à travailler», indique-t-elle, faisant référence à la France où il est plus long avant d’entrer «dans la vie active». Mais, les jeunes femmes espèrent profiter au maximum de leur formation avant d’envisager le futur.

Les premières sorties sur le terrain éveillent d’ailleurs déjà leur esprit. «Pas être confiné dans un labo et sortir, c’est vachement intéressant comme approche», s’exclame Marianna. «Être sur le terrain, savoir ce qui se passe, pouvoir toucher, comprendre comment tout est fait. C’est mieux l’avoir de visu que de l’avoir sur papier».

Six étudiants débutent leur formation en technologie minérale à Sept-Îles. Un nombre que le cégep espoir voir grandir avec l’ajout des nouvelles spécialisations, plus populaires que minéralurgie, selon M. Lavoie. «C’est le temps de se former. À la reprise (du marché des ressources), ils seront sur la première ligne, fraichement diplômés».

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