Le Plan Nord: «De la poudre aux yeux», selon Martine Ouellet

Par Éditions Nordiques 22 août 2016
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Martine Ouellet a fait une tournée dans la région la semaine passée.

Selon Martine Ouellet, le Plan Nord n’est pour les libéraux que du «marketing» et de «l’emballage», puisque le développement minier est lié aux prix des métaux sur le marché mondial. L’ex-ministre des Ressources naturelles était de passage sur la Côte-Nord, la semaine passée, dans le cadre de la course à la chefferie du Parti québécois.

Même si le gouvernement a posé des gestes comme l’achat de la Pointe-Noire et une prise de participation dans le projet DSO de Tata Steel, Martine Ouellet considère le Plan Nord comme «de la poudre aux yeux». «Le Plan Nord ça toujours été pour le Parti libéral que du marketing et de l’emballage. Les projets, ils existaient avant le Plan Nord et sont directement reliés aux prix des métaux», mentionne-t-elle.

Les libéraux n’ont jamais été très sensibles pour les communautés. Au Parti québécois, c’était le développement nordique. Un développement pour les communautés et pas juste du développement minier», ajoute l’ancienne ministre des Ressources naturelles.

Décentralisation

L’aspirante-chef souhaite aussi une décentralisation des pouvoirs vers les régions, «surtout avec Philippe Couillard qui a vraiment saccagé tous les outils de développement économique régional et qui a fait de l’hypercentralisation du côté de la santé et de l’éducation». Selon elle, ces décisions ont enlevé «des prises de décision au niveau local et régional, et ça, c’est mauvais pour toutes les régions du Québec».

«C’est très néfaste parce que ça fait une fonction publique qui est complètement déconnectée du terrain et des besoins locaux. Je pense que ce sont les gens dans les régions qui connaissent le mieux leur territoire, qui savent qu’est-ce que se passe», explique Mme Ouellet. Elle affirme qu’un Québec permettra une plus grande décentralisation vers les régions.

Coût de la 138

Lors de sa tournée nord-côtière, Martine Ouellet était de passage à Natashquan et Havre-Saint-Pierre le 17 août, le lendemain à Baie-Comeau, avant de conclure sa tournée vendredi à Sept-Îles, ce qui l’aura permit de circuler pas mal sur «la super route panoramique de la 138».

Questionnée sur le prolongement de la route en Basse-Côte-Nord, elle s’est montrée sceptique du coût évalué à 1,5 milliard $. «Il faut terminer la route jusqu’à Blanc-Sablon, sauf que franchement, j’ai bien de la difficulté avec le chiffre qui est avancé. J’ai de la misère à croire ça», affirme-t-elle.

Elle fait référence à la construction de la route vers les monts Otish construite à meilleur coût avec plusieurs ponts en bois de l’entreprise Chantier Chibougamau. «Il y a un ménage à faire et une validation. Il faut serrer la vis», ajoute-t-elle en rappelant les irrégularités observées au ministère des Transports le printemps dernier.

Visite «importante» à Natashquan

Martine Ouellet a particulièrement apprécié sa visite à Natashquan. «C’est la première fois que j’allais à Natashquan et c’est important pour moi parce que c’est le village de Gilles Vigneault. Il a bercé mon enfance. Mon père joue du piano, ma mère chantait», a-t-elle expliqué.

Selon la candidate à la chefferie, l’écotourisme pourrait attirer «une clientèle internationale» à Natashquan et ailleurs dans la région, «mais il faut une vision commune tout le long de la Côte-Nord».

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