Austérité: Les centres de femmes de la Côte-Nord se mobilisent

Par Éditions Nordiques 11 avril 2016
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Agente en condition féminine au Centre Femmes aux 4 vents, Nadia Morissette est ici entourée de la plupart de ses collègues de travail qui ont à cœur que les femmes reçoivent des services adéquats et surtout le soutien, dont elles ont besoin, dans un tel contexte.

Représentante des centre de femmes de la Côte-Nord, Nadia Morissette ajoute sa voix à celle de L’R des Centres de Femmes du Québec, son regroupement provincial, pour demander au gouvernement un «arrêt d’agir». Pour l’occasion, des feuillets d’information ont été distribués, entre autres, à Sept-Îles par l’équipe du Centre Femmes aux 4 vents pour sensibiliser la population.

Selon Mme Morissette, les coupes effectuées dans les services publics et l’augmentation de certains tarifs, dont le frais de garde, ont de lourdes conséquences pour les femmes. «Les femmes ressentent davantage les impacts de ces mesures d’austérité. En janvier, on a lancé une collecte de données pour documenter ces impacts. Les résultats ont été dévoilés ce dimanche (3 avril) et nos craintes sont confirmées. Il y a un réel appauvrissement des femmes. Elles perdent effectivement un certain pouvoir économique», avance-t-elle.

Des décisions qui viennent s’attaquer directement à des acquis pour lesquels les femmes se sont battues. Une situation que dénonce grandement cette représentante régionale. «On vient ici augmenter l’écart de revenu entre les mieux nantis et les pauvres. La hausse des frais de garde fait en sorte que certaines femmes doivent renoncer à un emploi, indique-t-elle Là où l’on coupe, ce sont souvent des secteurs d’emploi qui sont occupés majoritairement par des femmes.»

Un réseau ébranlé

Cet effritement du réseau de la santé ayant de lourds impacts sur les femmes qui se retrouvent avec de plus lourdes responsabilités sur les épaules dans plusieurs sphères de leur vie personnelle. «Ce virage vers le privé nous inquiète grandement. Ça nuit véritablement à l’accès aux soins. Ce qui dérange, c’est que des solutions fiscales sont proposées par des groupes alternatifs pour éviter ces coupes et rien n’est pris en considération par le gouvernement», dénonce-t-elle.

Une situation faisant en sorte que plusieurs femmes doivent se tourner vers le communautaire pour obtenir des services. «Effectivement, un plus grand nombre de femmes utilisent les services du Centre Femmes aux 4 vents et participent à l’une ou l’autre de nos activités. Ça résulte de l’accroissement de ses inégalités, remarque-t-elle. On doit réclamer une plus grande justice sociale. Ce combat doit se mener avec l’ensemble de la population. En région, notre santé et celle de nos proches sont menacées.»

 

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