Huu-Bac Quintet: Un jazz aux accents asiatiques

Par Éditions Nordiques 6 avril 2016
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Arrivé au Québec à l’âge de deux ans, Huu-Bac ne conserve aucun réel souvenir de sa vie au Vietnam. Même si ses parents ont gardé un mode de vie plus traditionnel, le musicien s’est intéressé à ses racines vietnamiennes et chinoises sur le tard. Un élément venant assurément teinter le répertoire du quartet qui porte son nom.

Ayant fait ses débuts à la guitare, Huu-Bac s’est vu contraint de délaisser cet instrument. «J’ai dû arrêter mes études en guitare à l’université (Mc Gill) à cause de maux de dos sévères. À ce moment-là, je ne voulais surtout pas arrêter de jouer de la musique. Je me devais de me tourner vers un autre instrument, confie-t-il. Le karma m’a mené à la rencontre d’un maître (Pham Duc Thanh) du Dan Bau (un monocorde vietnamien). Il a habité à Montréal pendant dix ans. Ça a été un heureux accident de parcours.»

Après s’être tourné vers la vièle chinoise, le musicien fait également la découverte de la Quena (une flûte de bambou du Pérou) en 2006. «Quand j’ai rencontré le compositeur péruvien, Lucho Quequenzena, je me suis mis à m’intéresser à la musique des Andes. Ça m’a amené à jouer sur des pièces pour des productions du Cirque du Soleil, dont Totem. Notre collaboration se poursuit toujours. On se voit chaque année. Il est littéralement une star dans ce pays», soutient-il.

Historique du Quintet

Formé en 2013, le Huu-Bac Quintet résulte d’un désir qu’il avait de s’exprimer complètement sur scène, de montrer toutes les facettes de son talent. «Après un séjour prolongé à l’étranger, je suis revenu ici et j’ai approché des amis musiciens pour qu’ils embarquent avec moi dans ce projet. J’avais fait la connaissance de la plupart d’entre eux, à l’exception du batteur, sur divers projets auxquels j’avais collaboré auparavant à titre de pigiste, explique-t-il. À ma plus grande surprise, la chimie a rapidement opéré entre nous.»

À l’automne 2014, le quintet se voit offrir l’opportunité de présenter un extrait de son spectacle devant des diffuseurs du Regroupement des organisateurs de spectacles de l’Est-du-Québec (ROSEQ). «Pour nous, c’est un moment marquant. Tout a déboulé si rapidement. L’engouement à notre endroit a été tel qu’on a réussi à faire une impressionnante tournée au Québec, en Nouvelle-Écosse et en Ontario qui se poursuit toujours. On ne pouvait pas demander mieux», affirme-t-il.

Un jazz réinventé

La réalisation d’un projet qui rend visiblement fier Huu-Bac. «C’est ici le reflet de toutes mes expériences. J’ai beaucoup gagné en maturité. Je n’aime pas le terme métissage qui est souvent utilisé pour décrire notre musique, avance-t-il. Je crois que c’est surtout un dialogue entre plusieurs cultures. On y retrouve là  plusieurs influences. J’essaie d’amener les gens à découvrir le jazz autrement. Je le fais à travers  de nouvelles compositions et en utilisant de nouveaux instruments.»

Deux spectacles seront offerts par le quintet sur la Côte-Nord soit le 7 avril à 20h au Café-théâtre Graffiti de Port-Cartier et le lendemain au Centre des arts de Baie-Comeau. Un rendez-vous musical qui permettra aux gens de découvrir le jazz autrement.

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