Patrick Morency: Une évidente folie créatrice

Par Éditions Nordiques 27 mars 2016
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Artiste-peintre autodidacte, Patrick Morency invite les spectateurs à plonger tête première dans son univers assez singulier et déroutant qu’ils sont libres d’interpréter à leur manière.

Présentée jusqu’au 2 avril dans la salle l’Aquilon de la Bibliothèque Louis-Ange-Santerre, l’exposition «L’art de l’improbable» de Patrick Morency invite le spectateur à effectuer la découverte d’un artiste autodidacte qui jette un regard assez singulier et éclaté sur tout ce qui l’entoure.

Un passe-temps que l’artiste-peintre exerce au même titre qu’un travail. «J’y consacre beaucoup de mon temps. Je n’ai pas peur d’oser ma couleur. C’est peut-être un point en commun que j’ai avec Picasso. Un élément que l’on retrouve aussi dans les œuvres de Jean-Michel Basquiat qui est l’une de mes grandes influences. Il y a un lien entre toutes mes œuvres», soutient-il.

Dans ses œuvres, Patrick Morency se plaît à représenter le corps de manière abstraite. Lorsqu’il crée, il admet n’avoir aucune gêne à montrer un côté plus féminin de sa personnalité. «Il y a dans mes œuvres un esthétisme qui n’a rien de masculin. Ce n’est pas la démonstration d’une certaine virilité, insiste-t-il. Je peux peindre une bouche avec du rouge à lèvres. Ça part souvent d’une vision que je transpose sur toile. Il y a parfois des accidents de parcours. Je me laisse guider par mon instinct.»

Un plaisir égoïste

Un métier qu’il exerce sans censure. «Je n’entretiens pas la faiblesse de vouloir plaire. J’ai le désir de vouloir offrir quelque chose. C’est un égoïsme sans égo. On m’a toujours vu comme un artiste engagé et ce n’est pas le cas. J’assume qui je suis. Je n’essaie pas de répondre à des attentes. Je veux offrir de la beauté. On me voit comme quelqu’un qui critique tout ce qui l’entoure. Pour moi, c’est un constat», soulève-t-il.

Un processus créatif qui consiste en l’expression d’une très grande inconscience pour celui qui en est à sa première exposition à l’âge de 35 ans. «J’ai toujours fait ça depuis mon enfance. Je n’ai jamais pris de cours. Ça me donne mon propre style. Je ne suis pas coincé dans des techniques. Chaque peinture est un apprentissage, soulève-t-il. J’essaie d’éliminer les symboles de mes œuvres. C’est dans cette direction que j’entends aller. Je veux qu’il s’en dégage plus d’objectivité.»

Assez réservé de nature, l’artiste-peintre arrive réellement à s’exprimer dans ses œuvres. Une démarche de création qui amène les gens à tirer leur propre conclusion et qui vise à susciter chez eux une certaine réflexion. Un style unique qu’il espère avoir l’opportunité de partager avec le maximum de gens au cours des prochaines années.

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