Élu coupable d’agression sexuelle: La Côte-Nord demande un amendement

Par Éditions Nordiques 22 mars 2016
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Lors d’une conférence de presse, lundi matin, Guilaine Lévesque, coordonnatrice du CALACS de Baie-Comeau, Julie Fréchette, agente de sensibilisation, de prévention et d’intervention du CALACS de Baie-Comeau et Sylvie Ostigny, porte-parole du Regroupement des femmes de la Côte-Nord, ont invité la population à signer leur pétition pour modifier la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités.

L’affaire Denis Lejeune continue de créer du remous. Un comité de vigilance composé des CALACS de Baie-Comeau et Sept-Îles et du Regroupement des femmes de la Côte-Nord lance une pétition pour que la condamnation d’un élu municipal pour agression sexuelle devienne un motif d’inhabilité à siéger.

Par Maëlle Besnard 

Le comité veut faire modifier les articles 300 à 306 de la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités (LERM). Telle que la loi est rédigée actuellement, un élu reconnu coupable d’agression sexuelle, mais non condamné à 30 jours et plus d’emprisonnement, peut continuer d’exercer ses fonctions. C’est le cas du maire de Baie-Trinité Denis Lejeune, qui a été condamné à une simple probation.

Pour le comité, cette situation juridique est un non-sens. « Il faut se poser la question : comme société, c’est quoi le message qu’on envoie? », pense Guilaine Lévesque, coordonnatrice du CALACS de Baie-Comeau.

Sylvie Ostigny, la porte-parole du Regroupement des femmes de la Côte-Nord n’en pense pas moins. « Un élu doit représenter équitablement les femmes et les hommes », argumente-t-elle.

Pétition

En conférence de presse, lundi matin, Guilaine Lévesque, Sylvie Ostigny et Julie Fréchette, agente de sensibilisation, de prévention et d’intervention du CALACS de Baie-Comeau, ont invité la population à signer la pétition électronique déposée sur le site de l’Assemblée nationale depuis le 16 mars. Elle restera en ligne jusqu’au 16 avril.

Soutien

Le député de René-Lévesque Martin Ouellet les soutient dans leur action et ira lui-même porter la pétition à l’Assemblée nationale, au nom du regroupement. « C’est plus qu’à l’ordre du jour. C’est quelque chose qu’il faut absolument changer », a-t-il affirmé.

Sylvie Ostigny a bon espoir que cette pétition aboutira à une modification de la loi. Sans pouvoir donner de nom, elle affirme avoir reçu le soutien de nombreux élus de la région. De plus, elle pense que la pétition sera partagée par de nombreux organismes dans tout le Québec.

La députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques, à Montréal, et porte-parole en matière de condition féminine pour Québec solidaire, Manon Massé, a elle aussi apporté son soutien à cette initiative.

«Malgré la condamnation, les victimes ne peuvent se sentir en sécurité. Je demande à mon collègue Martin Coiteux, ministre des Affaires municipales et à ma collègue Lise Thériault, ministre de la Condition féminine, de rencontrer les organisations qui ont démarré la pétition qui sera déposé à l’Assemblée nationale et de s’engager à travailler avec elles sur cette question», a-t-elle fait savoir par voie de communiqué.

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