Geneviève Falaise: Proposer une vision plus féminine du conte

Par Éditions Nordiques 18 mars 2016
Temps de lecture :

Amoureuse du conte depuis 2011, Geneviève Falaise s’apprête à effectuer une première virée sur la Côte-Nord pour la présentation de deux spectacles soit «La fleuve» (pour les adultes) et «Contes de la nature» (pour les enfants de 6 à 12 ans). Une conteuse, dont le répertoire est majoritairement composé de légendes amérindiennes et de contes de création.

Lorsqu’elle a choisi de devenir conteuse professionnelle, Geneviève Falaise avait envie de raconter des contes qui la rejoignent. «Je voulais m’éloigner de ses histoires d’ange et démon qui sont omniprésentes dans le folklore québécois, car ce n’est pas ce qui m’interpelle. Les histoires de prince et de princesse non plus. Les princesses étant souvent présentées comme un trophée», déplore celle qui a plutôt trouvé ses premiers modèles de femmes fortes dans les légendes amérindiennes.

Son intérêt pour le conte découlant de sa participation à un atelier d’initiation qu’elle a suivi avec Catherine Gayard durant le Festival interculturel du conte à Montréal en 2011. «C’est à ce moment-là que j’ai eu la piqûre pour ce métier. De nature timide, je ne pensais jamais être en mesure de m’exprimer devant autant de gens. Je me suis décidée à me lancer la première lors de cet atelier. Elle s’est attardée sur mon cas pendant 40 minutes. Elle m’a fait faire plein d’exercice pour approfondir cet art, confie-t-elle. Ça m’a tellement plu. J’ai senti qu’une porte s’ouvrait pour moi et j’ai décidé de foncer.»

Un art rassembleur

Dans une société connectée sur Internet, la conteuse constate qu’il y a peu d’endroits où les gens peuvent se rassembler. Les spectacles de contes étant, selon elle, le contexte idéal pour le faire. «Pour le conte, il n’y a pas de quatrième mur. On entre directement en contact avec les gens. On stimule leur imaginaire. On leur fait oublier leur problème pour une soirée. Ça ne prend pas grand-chose pour se produire. Ça n’en demeure pas moins un art exigeant, avance-t-elle. Ça demande beaucoup de mémoire. Il faut en arriver à mettre des images dans la tête des gens.»

Deux spectacles distincts

Par «La Fleuve», Geneviève Falaise a cherché à féminiser cette voie d’accès au territoire que plusieurs ancêtres ont emprunté pour s’y installer. «Le fleuve est considéré comme la colonne vertébrale du Québec. J’ai voulu lui donner un caractère féminin. Je ne suis aucunement gênée de me considérer féministe. Ce conte aborde des sujets plus délicats, dont la quête d’indépendance, de liberté et de transformation sur une note plus positive. Des thèmes qui auront une meilleure répercussion auprès d’une clientèle adulte, en raison de ses diverses couches de finition», soutient-elle.

De son côté, «Contes de la nature» est composé de plusieurs courtes histoires. «En raison de la durée de ses contes, on arrive plus facilement à retenir l’attention des jeunes. C’est avant tout un spectacle familial qui sollicite leur participation. Il s’adresse un peu plus à eux. Ce sont des adaptations de contes déjà existants. Contrairement à «La Fleuve», ça rejoint un plus large public. Ce féminisme que l’on retrouve dans mes contes de création n’y trouve pas sa place.»

La conteuse offrira une représentation de son spectacle «La Fleuve», le 20 mars à 20h à la Salle l’Alternative de l’Ouvre-Boîte culturel à Baie-Comeau et le lendemain à 19h à la Bibliothèque Louis-Ange-Santerre de Sept-Îles. Une municipalité où s’ajoute également une représentation de Contes de la nature, le 22 mars à 9h au Petit théâtre du Centre socio-récréatif.

Partager cet article