Semaine québécoise de la déficience intellectuelle: L’AQIS lance un cri d’alarme

Par Éditions Nordiques 14 mars 2016
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En plus d’être la directrice générale de l’AQIS, Anik Larose est la mère de Marie ayant une trisomie 21. Un rôle parfois exigeant qui la comble de bonheur.

Sous le thème «Comme on se rassemble», la 28e édition de la Semaine québécoise de la déficience intellectuelle se déroule jusqu’au 19 mars. Un moment opportun selon la directrice générale de l’Association du Québec pour l’intégration sociale (AQIS), Anik Larose, pour mettre l’accent sur les similitudes et pour briser les préjugés. 

Même si des progrès ont été faits pour l’intégration des personnes ayant une déficience intellectuelle, Anik Larose admet que ces acquis n’en demeurent pas moins fragiles. «Par l’institutionnalisation, on a longtemps essayé de les soustraire du regard des gens. Heureusement, ce n’est plus nécessairement le cas aujourd’hui, soutient-elle. Mais, le soutien qu’on leur apporte est de plus en plus moindre. Ce sont eux et leurs proches qui font les frais de cette réorganisation du réseau de la santé et des services sociaux.

Des coupes qui font mal

Au cours de la dernière année, la directrice générale de l’AQIS déplore la fermeture de multiples ressources venant en aide à cette clientèle. Un impact découlant directement des mesures d’austérité adoptées par le gouvernement Couillard. «On a tendance à sous-estimer l’apport de ces personnes à la société. Il faut les garder actives. Quatre-vingts pour cent de ces personnes ont une déficience légère et elles se qualifient pour un emploi, souligne-t-elle. Ce sont des personnes ponctuelles qui apprécient un travail routinier. Encore là, on ne peut pas généraliser.»

Au niveau de l’estime de soi, l’accès à un emploi leur procure de très grands bienfaits. «Tout comme la plupart d’entre nous. Ils ont besoin de se sentir utiles. Ils ont besoin d’avoir une raison pour continuer à vivre, enchaîne-t-elle. Par ces coupes, c’est leur santé mentale que l’on met en danger. Cette situation passe malheureusement inaperçue. Je vous citerais l’exemple d’un jeune homme ayant la trisomie 21 qui a été contraint de retourner à la maison après un stage de deux ans en milieu de travail.»

Un combat continu

Mère d’une fille de 20 ans ayant une trisomie 21, elle indique s’être battue pour lui assurer une bonne qualité de vie. «Je me suis toujours assurée de la maintenir active. Je veux que ça se poursuive ainsi. Elle est habituée à ce style de vie, confie-t-elle. Contrairement à la croyance populaire, Elle fait des progrès de manière constante. Je constate qu’on sous-estime l’importance pour ces personnes de sortir de la maison. Les activités de loisir ont toute leur importance.»

Sur le plan personnel, Anik Larose n’a pas subi l’impact de ces coupes de services. «En tant que directrice de l’AQIS, on y pense beaucoup avant de me couper des services. Mon cas n’est pas très représentatif. Je m’inquiète surtout pour les personnes qui ont peu d’entourages. Elles sont peu portées à revendiquer leurs droits», soulève-t-elle.

Un combat qui l’oblige à demeurer constamment alerte. «Ça demande beaucoup d’énergie. Le plus difficile, ce n’est pas la vie au quotidien avec elle. C’est le fait que je dois convaincre constamment les autres sur ses capacités. L’égalité pour tous est loin d’être chose acquise», déplore-t-elle.

Informations générales

L’AQIS s’emploie à promouvoir les intérêts et à défendre les droits des personnes ayant une déficience intellectuelle et ceux de leur famille, à renseigner et à sensibiliser les différents acteurs de la société sur les problématiques vécues. Elle se veut la porte-parole des associations auprès des diverses instances politiques pour l’adoption de lois et règlements en matière d’éducation, de travail, de santé, de services sociaux, de sécurité du revenu ou de tout programme touchant de près ou de loin l’intégration sociale.

 

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