Usine d’Arbec: Un approvisionnement sur Anticosti n’est plus envisagé

Par Éditions Nordiques 8 mars 2016
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L’usine de sciage d’Arbec à Port-Cartier.

Malgré ce que le ministre responsable de la Côte-Nord, Pierre Arcand, a laissé entendre en février, le Groupe Rémabec n’envisage plus de s’approvisionner en bois sur l’île d’Anticosti pour ses projets de biomasse et de biocarburant. Cette option a été considérée non viable économiquement par l’entreprise de La Tuque qui possède la scierie Arbec à Port-Cartier.

Le ministre Arcand a défendu la décision du gouvernement de renoncer à l’exploitation des hydrocarbures sur l’île d’Anticosti lors d’une entrevue à l’émission Bonjour la Côte sur ICI Radio-Canada Première, le 8 février. Selon M. Arcand, la cible de réduction des gaz à effets de serre de 40% d’ici 2050, alors que l’exploitation des hydrocarbures durerait 75 ans, et le manque d’infrastructures sur l’île expliquent en grande partie la décision du gouvernement. «Ce serait un plan très douteux», a mentionné le ministre.

Le ministre Arcand a évoqué un projet de bioénergie de la part d’Arbec sur Anticosti.

Questionné par l’animatrice Bis Petitpas sur quel développement le gouvernement pourrait mettre de l’avant pour créer et garder des emplois sur l’île, le ministre a évoqué un projet de bioénergie de la part d’Arbec.

«On regarde différentes alternatives. Vous avez parlé du projet de bioénergie avec Arbec, entre autres. C’est un projet qui est regardé actuellement par le gouvernement», a-t-il mentionné. Pierre Arcand a ajouté peu après que ce projet «s’en va dans la bonne direction», le ministre mentionnant en avoir discuté avec le ministre des Forêts, Laurent Lessard.

Plus un scénario envisagé
De son côté, le Groupe Rémabec affirme avoir «déjà évalué la possibilité d’aller chercher de l’approvisionnement sur Anticosti». Cependant, «ce n’est plus un scénario envisagé. Ce n’est plus dans nos plans», a mentionné le porte-parole de l’entreprise, Pierre-Olivier Lussier. Ce dernier a expliqué que ce n’était pas un scénario viable, «optimal», du côté financier, notamment en raison de la contrainte du transport. «On a évalué différentes options pour compléter notre approvisionnement en bois (…) On se recentre sur le territoire qu’on a déjà sur la Côte-Nord», a expliqué M. Lussier.

Pour Arbec, «ce n’est plus un scénario envisagé».

Pour le préfet de la MRC de la Minganie, Luc Noël, le développement économique d’Anticosti passe par une «volonté politique» et l’accessibilité à l’île. «Si le gouvernement donnait les mêmes subventions à l’île d’Anticosti que celles à l’île aux Grues ou l’île Verte, on pourrait développer Anticosti en la rendant accessible à un coût abordable», explique M. Noël, en rappelant qu’il en coûte près de 450$ à partir de Sept-Îles et plus de 300$ à partir de Havre-Saint-Pierre pour se rendre sur l’île.

«Au lieu de subventionner le transporté, on subventionne le transporteur contrairement à ailleurs au Québec», déplore le préfet. Selon lui, facilité l’accessibilité permettrait de développer un économique autour du tourisme et facilité le développement de la foresterie sur l’île.

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