Croisières à Tadoussac: Sept-Îles et Havre-Saint-Pierre appuient l’opposition de Baie-Comeau

Par Éditions Nordiques 24 février 2016
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Le Silver Whisper au quai des croisières de Sept-Îles.

Deux des neuf ports d’escale partenaire dans la stratégie de développement des croisières internationales dans le Saint-Laurent, Sept-Îles et Havre-Saint-Pierre, «joignent leur voix à celle de Baie-Comeau» pour dénoncer les démarches de Tadoussac qui souhaite être reconnu comme escale.

«Nous ne pouvons pas reprocher à cette ville nord-côtière de chercher des façons de stimuler son économie. Par contre, cela va à contre-courant des efforts déployés jusqu’à maintenant par l’Association des croisières du Saint-Laurent (ACSL) pour tenter de mettre en place une stratégie cohérente en matière de croisières internationales», a mentionné le maire de Sept-Îles, Réjean Porlier.

La Ville de Baie-Comeau a demandé dernièrement à Tourisme Côte-Nord Manicouagan de cesser de qualifier l’offre de croisières de Tadoussac comme étant complémentaire à la sienne. «Il y a neuf ports d’attache et on voudrait que ce soit respecté. La Ville de Baie-Comeau a mis des millions de dollars là-dedans», avait précisé le maire Claude Martel, en rappelant que la rentabilité est fragile dans ce domaine-là. L’association touristique régionale avait pour sa part invité les acteurs à travailler ensemble.

Les villes de Sept-Îles et Havre-Saint-Pierre rappellent que l’Association des croisières du Saint-Laurent avait approché Tadoussac en 2006 pour adhérer à la stratégie. La municipalité avait alors refusé de se joindre à l’aventure. Sept-Îles, Baie-Comeau et Havre-Saint-Pierre ont «pris le pari» d’investir durant dix ans pour «bonifier l’accueil» et «bénéficier d’installations d’accueil permanentes» dans la Manicouagan et en Minganie.

Volte-face du ministère
Les maires Réjean Porlier et Berchmans Boudreau déplorent la volte-face du ministère du Tourisme qui «après avoir signifié clairement à l’ACSL qu’il n’avait pas l’intention de développer d’autres ports d’escales (…) semble maintenant supporter l’initiative de Tadoussac visant à se doter d’infrastructures d’accueil pour les croisières internationales». Les maires qualifient la situation «d’inquiétante» parce qu’elle «risque de diluer l’offre existante et de mettre en péril d’autres escales, ce qui va à l’encontre d’une stratégie cohérente de développement». Ceux-ci demandent au ministère de clarifier la situation.

Si Escale Tadoussac «martèle qu’il ne désire accueillir que des navires de 400 passagers», affirme M. Porlier, «le directeur du tourisme et de la culture de Tadoussac dit à qui veut bien l’entendre qu’ils cherchent à attirer des navires de 600 à 800 passagers». Cela fait dire au maire qu’on «ne parle plus de complémentarité, puisque cela touche directement nos efforts de consolidation et pourrait nuire à long terme à la survie des escales existantes».

Avec Charlotte Paquet

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