ArcelorMittal: Les employés syndiqués s’opposent à un gel des salaires

Par Éditions Nordiques 2 février 2016
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Quai d’ArcelorMittal à Port-Cartier

ArcelorMittal a demandé, la semaine dernière, à ses employés syndiqués de Port-Cartier et Fermont de renoncer à leur prochaine augmentation de salaire prévue à la convention collective le 1er mars. Une demande qui a été unanimement rejetée hier à Fermont et qui sera à l’ordre du jour demain lors d’assemblées à Port-Cartier.

«Ils nous ont demandé de renoncer à la dernière augmentation de salaire de la convention collective», a expliqué Nicolas Lapierre, coordonnateur au Syndicat des Métallos. La convention collective entre ArcelorMittal et ses 2000 employés syndiqués de Port-Cartier et Fermont vient à échéance le 28 février 2017, soit dans un an, après être entrée en vigueur le 1er mars 2011.

La dernière augmentation de salaire prévue à cette convention collective doit avoir lieu le 1er mars prochain. Cependant, l’employeur a demandé aux Métallos, le 26 janvier, de renoncer à cette augmentation. Selon M. Lapierre, la minière a expliqué avoir demandé ce gel des salaires «dans l’objectif de réduire les coûts».

Selon Nicolas Lapierre, la minière a expliqué avoir demandé ce gel des salaires «dans l’objectif de réduire les coûts».

Dans le contexte du ralentissement du marché du fer et «pour rester compétitif mondialement», ArcelorMittal souhaiterait ne pas appliquer la prochaine augmentation de salaire prévue à la convention. «Il nous demandait de mettre l’épaule à la roue», explique Nicolas Lapierre. Selon le coordonnateur des Métallos, ces augmentations se situent entre 1$ et 2,50$ de l’heure, dépendamment d’où le travailleur se situe dans l’échelon salarial.

Rejeté unanimement
Cette demande de l’employeur a été rejetée unanimement lors de deux assemblées spéciales, tenues lundi à Fermont. «On recommandait à nos membres de ne pas accepter ça», a mentionné M. Lapierre qui affirme avoir organisé ces assemblées «par souci de transparence». D’autres assemblées sont prévues demain en soirée pour les trois sections locales de Port-Cartier.

À Fermont, environ 700 des 1200 travailleurs syndiqués ont assisté aux assemblées. Le syndicat a présenté la demande de l’employeur. Un vote à main levée a ensuite eu lieu «pour se valider, se confirmer». «Fermont a confirmé ce qu’on pensait. On est satisfait», a lancé Nicolas Lapierre. «Cette augmentation de salaire faisait partie intégrante de la convention collective. C’est écrit noir sur blanc. On s’attend à ce que l’employeur respecte la convention.

Profits
La demande d’ArcelorMittal est d’autant plus inacceptable, selon Nicolas Lapierre, que la minière fait des profits et a manutentionné l’an dernier le plus grand tonnage de son histoire. «On n’est pas dans une position où l’entreprise est déficitaire. Oui, il y a moins de profits que depuis le fer était à 150$ la tonne. Ça va être quoi si l’entreprise devient déficitaire?», se questionne M. Lapierre.

«On n’est pas dans une position où l’entreprise est déficitaire.» – Nicolas Lapierre

Ce dernier est conscient que le marché du fer est morose à l’heure actuelle dit agir «en partenaire» avec l’employeur. «On est assis de façon quotidienne avec eux depuis cet automne pour réduire les coûts. Mais il y a bien des places où il y a des économies à faire. On est prêt à évaluer où trouver des réductions de coûts, mais pas renoncer à un contrat de travail», a affirmé le coordonnateur des Métallos.

Trois sections locales à Port-Cartier :

Local 6869 (550 membres) : Chemin de fer, port et manutention
Local 8664 (200 membres) : Usine de bouletage
Local 9706 (90 membres) : Employés de bureau

Deux sections locales à Fermont :

Local 5778 (1100 membres) : Opérateurs minier, concasseur, concentrateur, entretien…
Local 7401 (90 membres) : Employés de bureau et employés techniques (ex. arpentage)

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