20 avril 2024
Présentée jusqu’au 1er août à la salle l’Aquilon de la Bibliothèque Louis-Ange-Santerre, l’exposition «Les dernières prospections» d’Anne-Marie-Proulx jette un regard abstrait et extérieur sur l’extraction des ressources minières dans la région et sur l’immensité de son territoire, dont une bonne parcelle est toujours inexploitée.
Un projet photographique qui a pris forme lors d’une résidence d’artistes qu’Anne-Marie-Proulx a effectuée dans la région au cours de l’été 2014. «Mon travail consistait à faire une réflexion sur le territoire, sur la manière dont l’identité se forme par une certaine appropriation du territoire. C’est ce que je voulais explorer. Je voulais le faire par la cartographie, l’écriture et la photographie. Avant ma venue, j’en connaissais très peu sur le territoire», avance-t-elle.
Adoptant une démarche à mi-chemin entre le documentaire et l’artistique, cette créatrice réussit à offrir un regard à la fois poétique et critique sur les différents moyens de s’approprier le territoire que ce soit par l’arpentage, les mots ou la photographie. Une étude, dont l’un des moments marquants a été la découverte d’un stéréoscope au Musée régional de la Côte-Nord. «Je trouvais ça incroyable de voir la photo comprise dans un travail de prospection», affirme-t-elle.
En optant pour un tel titre d’exposition, l’artiste voulait faire en sorte que les visiteurs en tirent leur propre conclusion. «Mes recherches ont passé par la photo, la littérature. J’ai cru bon d’ajouter des éléments de cette étape de création dans l’exposition, explique-t-elle. J’y ai conservé des extraits de textes ou de documents que je trouvais révélateurs. La résidence que j’ai faite dans la région m’a donné un erre d’aller. J’ai voulu savoir comment on peut définir les gens à partir du territoire où il réside.
Une exposition double
Sur place, les visiteurs peuvent également admirer des photos prises par Manon Cousin qui a parcouru la Côte-Nord au printemps 2014 pour un projet de documentaire auprès des communautés autochtones. L’artiste propose une série de dix portraits intimistes de personnalités autochtones de la Côte-Nord qui joue un rôle important dans le processus de réconciliation.
Une exposition qui a pour titre «Toundra» et qui se veut un hommage à ces hommes et à ces femmes qui n’hésitent pas à défendre leurs droits en tant que peuple.
(Photo: Le Nord-Côtier)
