Rodolphe Gagnon: Un agréable portrait familial de la Côte-Nord

Par Éditions Nordiques 21 mai 2015
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Partageant son existence entre deux pôles, la Vieille Capitale et la Côte-Nord, Rodolphe Gagnon a récemment dévoilé, lors de la 31e édition du Salon du livre de la Côte-Nord, un deuxième ouvrage «L’homme des hautes berges» dans lequel on suit l’histoire de Mathurin, un enfant d’une famille de 17, résidant quelque part en Haute-Côte-Nord.

Se présentant plutôt sous la forme d’un roman, ce nouveau livre n’est pas une suite logique à son précédent «Une famille, un village, un pays», mais il fait appel à des ancrages similaires. «Dans le premier, l’approche était assez étroite. On se collait aux faits pour raconter une époque le plus fidèlement possible. On part ici de la réalité pour ouvrir vers l’imaginaire. (…) C’est un roman à saveur psychologique qui emprunte de nombreuses formes», soulève-t-il.

Pour créer le personnage de Mathurin, l’auteur a puisé des traits de personnalité chez l’un de ses frères. Un livre dans lequel il raconte l’histoire d’un jeune homme qui se décide à prendre la famille en charge lors du décès de son frère. Un rôle souvent attribué à l’aîné de la famille, ce qu’il n’est pas.«Il cherche à se définir dans la différence, explique-t-il. Ce qui ne sera pas une entreprise facile puisqu’il devra affronter ses propres démons, y compris sa mère. Il aura un lourd apprentissage affectif à faire.»

Même si l’approche d’écriture est plus ou moins historique, Rodolphe Gagnon demeure convaincu que ce récit trace tout de même un portrait assez juste de la société à cette époque. «Au début du récit, on est dans une période où l’église occupe encore une place importante. Une place qui s’effacera lors de la Révolution tranquille. Comme Mathurin est homme qui parle peu, on entre donc dans l’intériorité d’un homme qui se définit surtout par ses silences», précise-t-il.

Pour arriver à illustrer le ressenti de ce personnage principal, l’écrivain a eu recours au service de sa conjointe, Hélène Bouchard, pour l’ajout de haïkus au récit. «Ces petites insertions viennent donner une pause au récit. Ils en représentent des petits moments d’éternité, avance-t-il. Ça nous donne un réel accès à ses réflexions et à ses préoccupations. Ça apporte du concret à l’histoire.»

Diplômé en histoire de l’Université Laval et en éducation de l’Université de Grenoble en France, Rodolphe Gagnon a mené une longue carrière d’enseignant. Son intérêt pour l’enseignement, la recherche et l’engagement communication en constituant les trois piliers de la vie socioprofessionnelle de cet homme solidement attaché à la Côte-Nord. La région où il a grandi.


 

(Photo : Christine  Blaney)  

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