Alderon s’intéresse à la mine du lac Bloom

Par Fanny Lévesque 26 mars 2015
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La minière Alderon, qui mire l’exploitation d’un gisement de fer dans la fosse du Labrador, s’intéresse à la mine du lac Bloom, fermée par Cliffs Natural Resources en début d’année. «C’est une opportunité que nous évaluons», a confirmé au Journal, le président et directeur général de la société, Tayfun Eldem.

La minière a entamé des démarches pour présenter au gouvernement «son plan global» visant la «réouverture» de la jeune mine de fer, dont la fermeture a conduit à la perte de 600 emplois. «Nous explorons essentiellement les options à ce stade-ci», a-t-il précisé, rappelant que les installations du lac Bloom se trouvent sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers.

Dans cette optique, «toutes les parties intéressées jetteront un œil à savoir s’il y a de l’intérêt à acquérir une partie ou la totalité des actifs», a expliqué le pdg. «Certaines soumettront des offres, et si on décide de le faire, et que nous obtenons du succès, bien nous allons avoir un plan (…) c’est un plan hypothétique que nous pourrions suivre si nous sommes pour tenter d’acquérir la mine, ce que nous n’avons pas encore décidé», a-t-il poursuivi.

Un lobby mandaté
M. Eldem ne nie néanmoins pas l’intérêt de son groupe pour les installations du géant Cliffs. Alderon a d’ailleurs mandaté un lobby pour faire connaître ses intentions auprès des autorités gouvernementales. Le «plan» d’Alderon offrirait la garantie «de garder ouvert» le lien du chemin de fer Arnaud, entre Arnaud Jonction et le Port de Sept-Îles, dans le secteur de Pointe-Noire où Cliffs possède des infrastructures d’expédition stratégiques.

Alderon aurait aussi et surtout, l’intention de redémarrer la mine du lac Bloom, peut-on lire dans le Registre des lobbyistes du Québec. Un accroissement du flux production et une meilleure gestion des résidus miniers seraient «parmi les éléments essentiels» du plan de relance élaboré par Alderon en vue de «redonner de l’emploi aux centaines de travailleurs récemment mis à pied à la suite de la fermeture de la mine».

Toujours dans le registre, on indique qu’«Alderon compte sur l’expérience de son équipe de gestion et de son plan global d’opérations pour rentabiliser les actifs de la mine du lac Bloom et pour convaincre les autorités gouvernementales d’adhérer à sa solution». La minière a confié son mandat au cabinet de relations publiques, Cohn & Wolfe.

L’entreprise explique avoir retenu les services de la firme parce qu’elle pourrait avoir besoin de l’aide du gouvernement québécois si elle va plus loin dans le dossier. «Notre engagement avec Québec a été limité depuis maintenant puisque notre projet prioritaire, Kami, se situe presque entièrement au Labrador», a indiqué M. Eldem.

Le projet Kami
Le projet appelé Kami prévoit l’exploitation d’un gisement de fer dans la fosse du Labrador. Évalué à 1,3 milliard $, Kami pourrait produire 8 millions de tonnes de minerai d’ici les prochaines années. Alderon a déjà allongé 20 millions $ dans la construction du nouveau quai multiusager du Port de Sept-Îles. Les démarches d’Alderon pour éventuellement reprendre des actifs de Cliffs ne changent en rien les visées du projet Kami, a assuré M. Eldem.

Après avoir annoncé l’arrêt de ses activités à Sept-Îles et Fermont un peu avant les Fêtes, Cliffs a placé sa mine du lac Bloom sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers, en janvier. Une proposition aux créanciers doit être faite par Cliffs d’ici la fin de mois d’avril.

(Photo: courtoisie – Cliffs Natural Resources)

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