Accès au quai multiusager: Cliffs complique le dénouement de l’impasse

Par Fanny Lévesque 28 février 2015
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Cliffs Natural Resources conteste les conclusions de l’Office des transports du Canada, qui l’oblige à rendre public une portion de son chemin de fer, la seule qui se rend au nouveau quai multiusager du Port de Sept-Îles. Le Nord-Côtier a appris que le géant américain interjette appel de la décision du 26 janvier.

Chemin de fer Arnaud, Wabush Iron Co. Limited et Wabush Resources Inc., toutes des entités appartenant à la société, ont officiellement déposé la demande de permission d’en appeler à la Cour d’appel fédérale, a confirmé l’Office des transports, qui a «récemment» été signifiée des intentions de la minière. Cliffs disposait d’un délai de 30 jours pour contester, ce qu’elle a fait.

Pourtant, la ministre fédérale des Transports, Lisa Raitt, a entériné à la fin janvier, les recommandations de l’Office, qu’elle avait elle-même mandaté pour faire la lumière sur la litigieuse affaire, qui compromet l’utilisation de l’imposant quai, future plaque tournante du développement du Nord québécois. Ottawa a d’ailleurs payé le quart de l’infrastructure de 220 millions $.

L’Office concluait après enquête que la section de chemin de fer que Cliffs refuse de rendre public relève de juridiction fédérale, tout comme l’est le reste du tronçon Arnaud, désigné dans le jargon «common carrier». Cette modification de règlementation permet aux expéditeurs d’avoir des recours en vertu de la Loi sur les transports du Canada.

Les futurs usagers du quai doivent emprunter le chemin de fer Arnaud pour atteindre le quai. La portion qui pose problème a été construite en 2010, par Consolidated Thompson, qui exploitait la mine du lac Bloom avant de la vendre à Cliffs. Le Port de Sept-Îles a longtemps plaidé pour que ces nouvelles installations soient reconnues comme le prolongement du tronçon Arnaud.

«Inquiet d’aucune façon»
Le Port de Sept-Îles, qui n’a jamais été capable de s’entendre avec la minière pour rendre accessible son quai, se dit «inquiet d’aucune façon» des procédures entamées par Cliffs. «Le Port se réserve la possibilité de s’objecter à cette démarche d’appel», a mentionné le président-directeur général, Pierre D. Gagnon, qui n’a pas voulu commenter davantage.

Cliffs Natural Resources a annoncé en décembre la fermeture de la mine du lac Bloom. La décision s’est accompagnée de l’arrêt des activités d’expédition de Pointe-Noire à Sept-Îles. À la recherche d’un éventuel repreneur, Québec et son bras économique n’excluent pas la possibilité de se porter acquéreur d’installations stratégiques de la Pointe, pour éviter qu’un scénario semblable ne se reproduise.

(Photo: Le Port de Sept-Îles)

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