La route vers les Olympiques a un prix

Par Sylvain Turcotte 12 février 2015
Temps de lecture :
Étienne Briand

Étienne Briand en action au Grand Chelem de Paris.

Déjà un bon neuf mois que les Septiliens Audrée Francis-Méthot et Étienne Briand se sont engagés dans un long processus, celui de la qualification olympique, objectif les Jeux de 2016 à Rio de Janeiro. Ce processus à un prix, à coût de camps d’entraînements et de compétitions, ces rendez-vous qui leur donneront les points. Judo Canada ne supporte pas tout. Sept-Îles peut une fois de plus démontrer qu’elle à sa jeunesse à cœur, à l’image du Tournoi Orange Alouette, qui, comme il l’a jadis fait pour la Portcartoise Marie-Hélène Chisholm, supportera financièrement les deux espoirs.

Les places pour les Jeux olympiques doivent être chèrement gagnées. Chez les hommes, les 22 premiers judokas au classement mondial, au terme du processus, obtiendront leur billet pour Rio de Janeiro. Du côté féminin, ce sont les filles du top 14.

En date du 2 février dernier, Briand logeait au 40e échelon, le deuxième meilleur au Canada chez les moins 73 kg, Francis-Méthot au 80e rang chez les moins 48 kg, la première au pays, une marche haute pour le top 14, mais non inaccessible selon ses dires. Pour les Olympiques, seulement une personne par pays compte dans le classement mondial. Le processus comprend six résultats par année sur deux ans.
Chacun des rendez-vous sur les tatamis apporte des points différents. Les Championnats du monde sont les plus payants. Les Grands Chelem, les Grands Prix, les Coupes du Monde et les Championnats Panaméricains (un par année) comptent aussi.

«Pour se classer, il faut faire le plus de tournois possible. Un voyage, c’est deux ou trois compétitions, c’est coûteux», a fait savoir Audrée Francis-Méthot. Et il n’y a pas que les compétitions, il y a aussi les camps d’entraînement, pas seulement au Canada, mais ailleurs sur la planète judo, question de voir les différents styles.

Un tournoi, c’est l’inscription, les billets d’avion, la nourriture,… Partir pour quelques compétitions d’affilée, souvent dans des pays différents, c’est une facture de quelque 4 000$. Judo Canada ne débourse pas tout. Le support de partenaires se veut donc un bon stress de moins sur les épaules et simplifie de beaucoup les choses.

Le volley aide le judo
Le Tournoi de volleyball Orange Alouette soutient, année après année, la jeunesse sportive septilienne. L’organisation a pris l’engagement de supporter financièrement les deux judokas dans leur processus. «Le Tournoi Orange Alouette croit en la jeunesse et il l’appuie depuis longtemps. On sera derrière les deux athlètes et on espère que d’autres partenaires et entreprises iront dans la même direction que nous», a fait savoir le président du comité organisateur, Jeannot Vich.

Université, judo, dodo…
Briand et Francis-Méthot ne vivent pas du judo. Ils fréquentent aussi les bancs d’école. Le premier est à l’Université de Montréal en mathématiques et économie. La seconde concilie le sport et les études en adaptation scolaire et sociale au primaire à l’UQAM, un programme fermé où elle doit suivre les années. «Je ne peux pas être à temps partiel. C’est de l’organisation, il faut gérer son temps et être discipliné», a mentionné la femme de 22 ans.

Les deux judokas formés à l’Académie de Sept-Îles ont quelques compétitions à leur calendrier prochainement. Briand combattra en Italie cette fin de semaine alors qu’il sera de l’Open européen de Rome. La semaine suivante, il sera du Grand Prix de Dusseldorf. Le calendrier de Francis-Méthot n’est pas encore connu.

Les Championnats Panaméricains, à Edmonton, les 24-25 avril, sont aussi dans la mire des deux athlètes. «Ils seront très importants puisqu’il y a beaucoup de points en jeu», a indiqué Briand, déjà confirmé pour cette compétition, ce qui n’est pas encore le cas pour Francis-Méthot.

S’il devait rater leur coup pour Rio de Janeiro, les deux Septiliens pourraient y aller d’un autre processus deux ans plus tard, celui vers les Olympiques de 2020.

Partager cet article