18 avril 2024
Bien qu’elle vibre au rythme des ressources naturelles, l’économie de Sept-Îles n’est pas en reste lorsqu’il s’agit de diversité. C’est du moins l’une des conclusions de la vaste réflexion portée sur l’économie septilienne, organisée par Développement économique Sept-Îles, du 4 au 6 février, et à laquelle plus de 150 intervenants tous azimuts ont pris part.
Les mines et la métallurgie, le tourisme, la pêche et l’agriculture, le transport, l’éducation et la recherche, la santé, la construction et la main-d’œuvre, la culture et les loisirs sont autant de secteurs de l’économie qui ont fait l’objet de plénières durant trois jours du sommet économique. «On a vu un paquet de diversité dans l’économie de Sept-Îles», a fait valoir le président de Développement économique Sept-Îles, Luc Dion.
Le Point sur l’économie a notamment permis de mettre en valeur que Sept-Îles comptait sur un réseau fort de 1400 petites entreprises, dont la moitié ont moins de cinq employés. Une trentaine d’entreprises peuvent se targuer d’avoir plus de 100 employés. «On voit souvent que les gros projets, a lancé le propriétaire de Gestion 7 Jours, Jacques Lafrance. J’ai été agréablement surpris de voir tout ce qu’il y a autour, y’a plein d’autres choses qui sont viables et qui méritent qu’on s’y attarde», a-t-il ajouté.
L’activité a aussi mis en lumière l’importance des travaux de recherche dans la région, du développement durable et de l’éducation. La culture et les loisirs, «le ciment» de la communauté, ont également été à l’honneur. «On est tous interreliés», a assuré Luc Dion. L’apport de la communauté de Uashat a été souligné lors de l’allocution du chef Mike Mckenzie, qui évalue que la contribution des Innus à Sept-Îles se chiffre entre 250 et 300 millions $ annuellement.
Les défis qui se posent en santé avec la réforme du ministre Gaétan Barrette ont aussi été adressés, vendredi matin, tant au CSSS de Sept-Îles qu’à l’Agence régionale. Le volet communautaire et la question du logement abordable sont également «des questions auxquelles il fait s’attaquer», a indiqué M. Dion, soulignant que le coût des studios a grimpé de 43% entre 2004 et 2014.
Pas une réflexion sur la crise
Le Point sur l’économie de Sept-Îles n’avait pas pour objectif de tabler sur la morosité économique qu’entraîne la débâcle du marché du fer, mais bien de brosser un portrait ponctuel de ce qui se fait dans tous les secteurs de la municipalité de 26 000 habitants. «Fallait pas tomber dans le piège de dénaturer l’objectif qu’on visait en fonction de la crise qu’on vit, a mentionné Luc Dion. Par contre ce qui a été dit, a été entendu».
Des entrepreneurs ont d’ailleurs pu s’exprimer sur les pertes qu’ils enregistrent sur leur volume d’affaires et les mises à pied qu’ils ont dû faire pour pallier au ralentissement de l’industrie. «On espère qu’il y aura une autre phase à cette réflexion, a indiqué Régis Bouchard d’Équipements Nordiques. Il faut qu’on arrive à aller plus loin et voir où l’on se situe depuis janvier, je pense que la situation est beaucoup plus grave que celle dépeinte», a déploré l’homme d’affaires.
Travail commun
Pour la suite, Développement économique Sept-Îles prévoit élaborer des pistes de solution pour chacun des secteurs et donner suite aux préoccupations soulevées. «L’objectif était de donner le même temps à toutes les sphères, il faut se mettre tous ensemble et c’est important de bien se connaître», a soutenu Luc Dion. L’organisme entend par ailleurs poursuivre son travail dans les grands dossiers, dont celui de Mine Arnaud, de la Phase 3 d’Alouette et de la relance des activités de Cliffs Natural Resources.
Le maire de Sept-Îles, Réjean Porlier, a notamment salué l’ouverture de l’exercice qui «a permis de voir ce qui se vit chez les autres». Le ministre délégué aux Transports, Jean D’Amour s’était également déplacé pour prononcer une allocution. Le ministre libéral a entre autres fait miroiter de belles opportunités pour Sept-Îles dans le cadre du déploiement de la Stratégie maritime.
Le maire de Sept-Îles, Réjean Porlier, le maitre de cérémonie, André Maltais et le président de Développement économique Sept-Îles, Luc Dion, traçant le bilan des trois jours d’activités. (Photo : Le Nord-Côtier)
