Guy Nantel : Un fin observateur de la société

Par Éditions Nordiques 4 février 2015
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Dans un contexte où plusieurs humoristes se refusent à aborder des sujets plus politiques, Guy Nantel arrive à se démarquer par l’adoption d’un humour plus social et engagé. Dans son 4e one man show, «Corrompu», il part de ses propres défauts pour s’interroger et dénoncer les ficelles de la corruption, un sujet toujours aussi d’actualité.

Finissant de l’École nationale de l’humour en 1989, Guy Nantel a pris beaucoup de temps avant d’en arriver à se faire connaître d’un large public. Par sa longévité dans le milieu humoristique où la compétition est féroce, il a été l’un des témoins privilégiés de ces nombreux changements. Encore aujourd’hui, il s’explique difficilement pourquoi autant d’humoristes refusent de s’aventurer dans la sphère politique, un élément qui fait partie de son approche de l’humour qu’il caractérise plutôt de social et engagé.

«Il faudrait plutôt poser la question à ceux qui ne le font pas. Je suis content d’être l’un des seuls à le faire. Je fais plutôt un humour social et la politique en fait partie. Mon humour n’a rien de militant. Je ne fais que critiquer la société dans laquelle je vis et j’essaie de faire rire les gens sur ses travers. Ça n’a pas toujours fait partie de ma signature. J’ai moi aussi adhéré à la mode des personnages sur scène, mais c’était plus ou moins réussi», indique l’humoriste avec un brin d’autodérision.

Souvent comparé à Yvon Deschamps, l’humoriste se dit flatté par une telle comparaison. «Ça me fait plaisir d’être comparé à celui que je considère comme le meilleur humoriste québécois. J’ai peu regardé ce qu’il a fait au cours des dernières années pour ne pas me laisser trop influencer. Je veux arriver à conserver sur scène ma propre couleur», enchaîne celui dont le spectacle avait obtenu trois nominations au Gala Les Olivier en 2014.

Un regard aiguisé
En raison du style d’humour adopté, Guy Nantel préfère être le propre scripteur de ses spectacles. «Je décris ma vision de la vie. Il me serait bizarre de faire transcrire cela par quelqu’un d’autre, lance-t-il. Ce que j’aborde est beaucoup plus large que la commission Charbonneau. Je m’intéresse à la nature humaine d’une manière plus large. Je pars de mes propres défauts pour aborder différentes thématiques. Le spectacle est lié par un fil conducteur. Il faut voir le spectacle pour le comprendre.»

Peu préoccupé par le cynisme entretenu envers le milieu politique, l’humoriste se plaît à souligner qu’il adopte une démarche humoristique rigoureuse. «Je ne veux pas trop exagérer les faits. Je n’invente rien. Je cherche à rapporter les faits le plus fidèlement possible. Un constat s’impose : on n’est pas toujours correctement gouverné. Si je peux contribuer à un certain réveil, ça me fait plaisir d’être le porte-étendard d’une certaine couche de la société.»

Seul sur scène, l’humoriste présentera son 4e one man show «Corrompu», le 3 février au Centre des arts de Baie-Comeau, le 4 au Café-théâtre Graffiti de Port-Cartier, le 5 à la Salle Jean-Marc-Dion de Sept-Îles et le 6 à la Shed-à-Morue de Havre-Saint-Pierre. Toutes les représentations se déroulent à 20h.

(Photo : courtoisie)

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