La CRÉ Côte-Nord licencie ses 23 employés

Par Éditions Nordiques 8 Décembre 2014
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La Conférence régionale des élus (CRÉ) de la Côte-Nord a envoyé un avis de licenciement collectif à ses 23 employés, qui prendra effet le 31 mars 2015. À Sept-Îles, trois employés sont touchés par l’annonce.

C’est avec émotion que la présidente de la CRÉ, Micheline Anctil, a fait cette annonce lors d’une conférence de presse, lundi. «Aujourd’hui la Côte-Nord vit une journée sombre dans son histoire. Cet avis de licenciement collectif nous rappelle que, derrière les structures, des gens de cœur, de passion et dédiés aux élus ont porté la vision de toute une région», a-t-elle lancé.

Cette mesure de licenciement était devenue nécessaire en raison du pacte fiscal et du projet de loi 28. Celle-ci touche entre autres le personnel administratif, les conseillers en développement régional, les ingénieurs forestiers, les archéologues et bien d’autres professionnels à Baie-Comeau et Sept-Îles.

Perte d’expertise
Dans un contexte où d’importantes décisions devront être prises pour l’avenir de la Côte-Nord, la perte d’expertise inquiète. «La perte de l’expertise régionale fait très mal à notre région. Les décideurs nord-côtiers seront amputés de personnes en mesure de réfléchir, de conseiller et de réaliser des solutions adaptées à nos milieux», ajoute Mme Anctil.

La CRÉ souhaite aussi que ses professionnels retrouvent rapidement du travail dans la région pour éviter de perdre des spécialistes qui connaissent bien les enjeux de la Côte-Nord. «On espère que le gouvernement va penser à nos ressources pour combler les postes à venir, entre autres avec le projet du Plan Nord», a expliqué Claude Dahl, directeur général de la CRÉ.

Dissolution de la CRÉ
Rappelons que le pacte fiscal, signé le 4 novembre, prévoit l’abolition des CRÉ et donne les pouvoirs aux MRC. En tant que préfète de la MRC de la Haute-Côte-Nord, Mme Anctil a affirmé que la MRC ne sera pas en mesure d’assurer une continuité fluide.

«Nous n’avons pas le personnel, nous n’avons pas l’expertise ni les budgets, mais nous aurons toutes les responsabilités. Je ne pense pas que cela puisse se faire sans considérer les autres MRC, puisqu’il y a des dossiers au-dessus des territoires», a-t-elle affirmé, mentionnant que les élus devront réfléchir et trouver des moyens pour assumer ces responsabilités.

Vu l’important écart entre les six MRC de la Côte-Nord, le président du Conseil central CSN-Côte-Nord, Guillaume Tremblay, croit que cela peut dangereusement se diriger vers une guerre de clochers s’il n’y a plus de cohésion.

Texte: Roxanne Simard

Les employés de la CRÉ ont assisté à la conférence annonçant l’avis de licenciement collectif. Sur la photo, à l’avant: Luc Imbeault, conseiller en développement régional, Claude Dahl, directeur général, Micheline Anctil, présidente, Nathalie Ouellet, conseillère en développement régional et présidente du syndicat, Guillaume Tremblay, président Conseil central CSN Côte-Nord, avec derrière, les employés de la CRÉ Côte-Nord. (Photo : Le Manic)

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