Fermeture de la mine du lac Bloom: Une citoyenne lance un cri du cœur au maire

Par Éditions Nordiques 25 novembre 2014
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Suzie Beaudry, dont le mari a perdu son travail chez Cliffs Natural Resources à la suite de l’annonce de fermeture de la mine du lac Bloom lundi, a interpellé émotivement le maire Réjean Porlier, lors de la séance publique du conseil.

«Vous nous avez dit, il n’y a pas si longtemps lors d’une réunion du conseil, que la ville, elle allait bien. Pas sûr que la ville se porte bien. Je n’ai pas de dettes jusque-là, mais la perte d’emploi à Wabush, je l’ai craint comme la peste. Je pense que j’aimerais mieux tomber malade que de voir mon chum sur le chômage parce que des jobs, il n’y en a pas», a lancé en sanglot la citoyenne.

Celle-ci a interpellé le maire Réjean Porlier sur la nécessité, selon elle, du projet Mine Arnaud. «À un moment donné, je peux comprendre que vous vouliez faire cavalier seul dans ce dossier. Mais ciboire! Vous avez du monde qui vont crever de faim dans un an! Qu’est-ce que vous attendez? Moi, ce que je vois autour de la table, c’est tout le monde qui est pour un projet, sauf une personne», a lancé Mme Beaudry.

«C’est beaucoup sur les épaules d’un maire»
Réjean Porlier a démontré son impuissance face aux décisions d’affaires de Cliffs. Il a d’ailleurs mentionné, en cours de séance, que cette compagnie est «assez éloignée de nos préoccupations». «C’est beaucoup sur les épaules pour un maire de penser que c’est sa faute si le prix du minerai a diminué», a affirmé M. Porlier.

Le maire a voulu préciser sa pensée sur le fait que «la ville va bien». «Ce que j’ai surtout dit, c’est de transmettre de gauche à droite que la ville se meurt, je ne croyais pas que c’était un bon message», a-t-il expliqué, ajoutant qu’il est «conscient qu’il y a un ralentissement économique». Réjean Porlier faisait ainsi référence à un titre du Journal de Québec en octobre.

Élisabeth Chevalier est intervenue à ce sujet pour mentionner qu’après «un témoignage comme celui de madame ce soir, je commence à penser qu’il n’était pas si fort (ce titre-là)».

«Je n’y crois plus au Plan Nord»
Le représentant syndical des Métallos chez Cliffs Mines Wabush, Robert Roy, a affirmé plus tard qu’il ne croyait plus au Plan Nord, puisque «Bloom était le premier balbutiement du Plan Nord sous Jean Charest». Il craint d’ailleurs que le quai multiusager ne devienne un éléphant blanc.

(Photo: Le Nord-Côtier)

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