Plus de 150 citoyens se sont rassemblés devant les bureaux de Mine Arnaud dimanche pour exiger plus de transparence du promoteur minier, qui termine à l’heure actuelle les études et évaluations complémentaires de son projet d’exploitation d’une mine d’apatite à ciel ouvert dans le canton Arnaud.
L’invitation avait été lancée par le Regroupement pour la sauvegarde de la grande baie de Sept-Îles, le Comité de défense de l’air et l’eau et le Comité de citoyens du canton Arnaud. Un regroupement similaire a eu lieu simultanément du côté de Montréal en appui à la mobilisation septilienne.
Les comités veulent avoir accès aux études réalisées par la minière à la demande des autorités gouvernementales, après que le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) ait conclu dans son rapport que le projet n’était pas acceptable dans sa forme actuelle.
«On veut toute la vérité», a clamé Louise Gagnon du Regroupement pour la sauvegarde de la grande baie de Sept-Îles. «La transparence, c’est une question de respect (…) on ne veut pas de décret tant que toutes les informations ne seront pas transmises», a-t-elle rajouté. Les comités sont d’ailleurs d’avis que des changements «profonds» devront être apportés au projet minier pour qu’il devienne acceptable.
«Il faut que les avis du BAPE soient reconnus, tout comme ceux émis par la santé publique et qu’il y ait une véritable protection des gens du secteur ouest, c’est pas une option, c’est une obligation», a lancé Mme Gagnon. En ce sens, les groupes souhaitent que Mine Arnaud reconnaisse «les impacts d’une mine à ciel ouvert sur la santé de la population, particulièrement pour les personnes vulnérables.»
«Nous ne savons toujours pas s’il y aura une étude sur la baie de Sept-Îles, s’il y aura un Indice de Qualité de l’air, le tassement des sols sous la route 138, s’il y aura une usine pour traiter les effluents et la qualité de l’effluent final», soulève Mme Gagnon. «Ces sujets sont négociés entre le ministère de l’Environnement et le promoteur, derrière des portes closes, sans que la population connaisse le réel projet sur son territoire.»
Les groupes exigent également qu’un suivi particulier du lac des Rapides, la source d’eau potable de la municipalité, soit fait, comme l’a recommandé la direction régionale de la santé publique dans son mémoire. Les comités maintiennent aussi leur position quant à la tenue d’un référendum consultatif sur projet, ce qu’ils revendiquent depuis le début du processus.
Inquiétudes
Des citoyens du canton Arnaud s’étaient aussi déplacés pour se faire entendre, dimanche. «On a hâte d’avoir un dénouement, ça fait trois ans qu’on est en attente, c’est dur», a lancé Martin Bernier, entouré de ses enfants. «On essaye de nous faire croire qu’on va installer une mine et qu’on n’en aura pas connaissance (…) C’est tranquille au canton, et là on va avoir un bruit de fond minier continuel.»
La porte-parole du Comité de citoyens du canton Arnaud, Karine Bond, était aussi du nombre. «C’est un combat qu’on mène au quotidien», a-t-elle exprimé avec émotions. «On veut l’information avant pour que l’on puisse décider après», a martelé Mme Bond.
Plusieurs intervenants issus de différents groupes ont également pris la parole lors du rassemblement qui aura duré une bonne heure et qui s’est déroulé sans incident.
(Photos: Le Nord-Côtier)
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