Un an plus tard : Bien peu de traces du déversement de mazout lourd

Par Fanny Lévesque 3 septembre 2014
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Les installations de la Société ferroviaire et portuaire de Pointe-Noire.

Un an après le déversement de quelque 450 000 litres de mazout lourd survenu aux installations de Cliffs Natural Resources à Pointe-Noire -et dont 5000 litres ont fui dans la baie de Sept-Îles, bien peu de traces de l’important dégât ont été laissées selon les autorités, qui analysent les lieux toutes les semaines.

Même si Cliffs n’a pas ouvert ses portes au Nord-Côtier pour revenir sur les événements du 1er septembre, il a été possible de faire état de la situation avec le ministère de l’Environnement, qui explique effectuer un suivi serré en collaboration avec l’entreprise. La société américaine a d’ailleurs l’obligation de se rapporter sur une base hebdomadaire au ministère.

«Très peu de matières souillées ont été récupérées ou observées [pendant la phase de surveillance]», affirme le porte-parole, Frédéric Fournier.
«L’entreprise a bien collaboré et elle continue de le faire», a-t-il ajouté. «Et ça donne des résultats positifs.»

Le ministère exige que les berges continuent d’être scrutées jusqu’à «ce que l’on ne note plus aucune observation de matières contaminées sur une certaine période». Un comité d’experts a aussi été mis sur pied «spécifiquement pour ce cas-là» pour «baliser les suivis environnementaux» de la minière.

Une caractérisation des sédiments marins et des berges affectées est en cours et un suivi de la repousse des herbiers aquatiques s’étendra jusqu’en 2015. «Le ministère veut s’assurer que tout soit mis en place (…) pour qu’il y ait un minimum d’impacts sur l’environnement», assure le porte-parole. Les récentes observations ont d’ailleurs permis de relever que la nature a repris ses droits à certains endroits.

La pêche rouverte
Autre signe que la récupération du mazout s’est bien déroulée, Pêches et Océans Canada aussi rouvert au printemps, la pêche commerciale dans le secteur touché, après que les analyses sur le crabe et le buccin n’aient démontré aucune présence de mazout.

«Pendant la saison, les pêcheurs n’ont pas rapporté d’observations particulières», a fait savoir le directeur régional, Martin St-Gelais. La pêche avait été fermée par mesure préventive tout juste après le déversement.

Cliffs Natural Resources n’a pas accepté nos demandes d’entrevue, mais elle confiait dans nos pages ce printemps qu’elle allait reconstruire ses digues et ses bassins de rétention, en plus de les rendre imperméables pour se conformer aux normes environnementales. La société expliquait également avoir réduit au maximum son utilisation de mazout à sa propriété de Pointe-Noire.

Cliffs devra faire face à la justice cet automne pour avoir enfreint la Loi sur la qualité de l’environnement, ce que la minière conteste. L’entreprise pourrait avoir à payer une amende maximale de 6 millions $ pour avoir rejeté dans l’environnement une matière dangereuse. Le dossier doit être transféré sous peu au palais de justice de Sept-Îles.

Le déversement de mazout a déjà coûté plus de 18 millions $ à la société.

(Photo: archives – Le Nord-Côtier)

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