Éolien à Pentecôte: Le conseiller Morache «hostile» au projet

3 septembre 2014
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Le conseiller municipal de Port-Cartier, François Morache, émet des inquiétudes face aux intentions de la Ville d’investir dans le projet éolien de RES Canada sur le territoire de Rivière-Pentecôte. L’élu remet même en question son poste.

La municipalité a conclu son entente de partenariat officiel avec RES Canada le 18 août dernier. Dans cette entente, la Ville s’est gardé le droit de pouvoir investir jusqu’à 5 millions $ dans le projet éolien, si celui-ci devait être retenu dans le cadre de l’appel d’offres de 450 mégawatts d’Hydro-Québec.

«Ç’a été voté en l’espace de trois minutes et je suis très hostile au montage financier proposé concernant ce projet-là», a lancé François Morache, conseiller au siège 3.

Entente confidentielle
L’élu n’est pas d’accord avec cette avenue envisagée par la majorité du conseil. François Morache indique que le contenu d’une entente entre RES Canada et Port-Cartier, pour l’heure toujours confidentielle, n’a rien de rassurant à ses yeux.

«Il y a une entente confidentielle qui deviendra probablement publique advenant que le projet soit retenu et le public verra, en fin de compte, ce qu’on oublie complètement dans le projet : que ce n’est pas gratos pour la ville. Qu’elle devra investir beaucoup de chose pour ce projet-là», a-t-il prévenu.

Le conseiller déplore le manque de débat entourant cette importante décision prise par le conseil. «Ça a été présenté à minuit moins cinq et si tu ne votais pas, ça signifiait que tu étais contre le développement économique de Pentecôte», a-t-il déploré.

Faux espoirs
Le dentiste de profession considère que les citoyens de Rivière-Pentecôte n’ont présentement pas droit à l’heure juste dans ce dossier. «Actuellement, on est en train d’embellir tout le projet à une population plutôt démunie et on leur promet… Le dernier chiffre que j’ai vu c’était 15 millions $ de redevances sur 20 ans. Ils sont partis pour la gloire là», a avancé M. Morache.

Ce dernier assure être pour le développement du secteur, mais pas à n’importe quel prix. «Ils ont le droit de rêver d’avoir enfin quelque chose dans leur communauté. Je suis absolument pour ça, mais pas dans le sens où on s’est entendu avec RES Canada», a-t-il indiqué.

«Je ne suis pas contre le projet, mais si on met de l’argent dedans, je trouve que le principe est délirant. ArcelorMittal, Rio Tinto et Alouette ne nous ont jamais rien demandé», a ajouté le conseiller.

Remise en question
Par ailleurs, François Morache envisage même quitter ses fonctions d’élu avant la fin de son mandat entamé il y a moins d’un an. En plus de son désaccord face à la façon de gérer le dossier du projet éolien, il affirme manquer de temps, en raison de ses responsabilités professionnelles.

«Cette situation-là n’était pas prévue lorsque je me suis présenté aux élections en octobre 2013, nous étions trois dentistes à temps plein et depuis la fermeture de l’autre clinique en décembre, je suis le seul dentiste disponible en plus d’assurer le service au Service correctionnel du Canada», a-t-il expliqué.

François Morache compte poursuivre sa réflexion et rendre une décision d’ici novembre.

(Photo : archives)

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